Côte d’ivoire : les vœux d’Alassane Ouattara au peuple ivoirien (2014)

Ivoiriennes, Ivoiriens, Mes Chers compatriotes, Chers amis de la Côte d’Ivoire,
En cette veille de nouvel an, j’ai décidé de m’adresser à chacun et à chacune de vous, pour certes sacrifier à une tradition mais aussi pour vous rendre compte de l’Etat de notre chère Côte d’Ivoire, dont vous m’avez confié les destinées.

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Avant tout, je voudrais vous présenter mes meilleurs vœux pour l’année 2013. Le plus cher de tous ces vœux étant que chaque Ivoirien, chaque Ivoirienne, bénéficie d’un climat de paix et de bien-être.

Je me suis personnellement engagé à donner un autre visage à la Côte d’Ivoire. Je m’y emploierai chaque jour et je voudrais donc vous en donner l’assurance.

Mes chers compatriotes,

chers frères, chères sœurs,

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La fin d’année est une période particulière, où se mêlent à la fois, satisfaction, incertitudes et espoir. C’est aussi et surtout une période propice aux bilans. Cette année, l’espoir l’emporte très largement sur l’incertitude car notre pays se porte mieux. Il suffit pour en juger, de regarder le chemin parcouru aux plans de la consolidation de nos institutions, de la situation économique et sécuritaire ainsi que du point de vue de la cohésion nationale.

Nous avons renouvelé notre Assemblée Nationale qui s’est mise au travail. Dans quelques semaines, les élections communales et régionales viendront parachever le cycle électoral. Dans le courant du premier trimestre, le Conseil Economique et Social sera mis en place.

Au plan économique, l’année qui vient de s’écouler a été celle d’une grande bataille pour assurer la stabilité macroéconomique et préparer les conditions de la relance. Notre pays a renoué avec les institutions financières internationales dans d’excellentes conditions.

Mes chers compatriotes,

Cette bataille de repositionnement de notre pays, nous l’avons gagnée ensemble. A présent, nous amorçons le redressement économique, grâce à vos efforts et ceux de tous nos partenaires, avec en tête la France et les autres pays amis ainsi que les grandes institutions internationales, qui soutiennent sans réserve notre stratégie.

Avec un taux de croissance qui sera parmi les plus élevés du continent et même du monde, notre économie est en pleine mutation et se diversifie. Le secteur des services a désormais une importance plus grande ; il en est de même pour celui des mines, avec l’intensification de la production aurifère ou encore le démarrage des travaux du minerai de fer du Mont Klahoyo.

Cependant, l’agriculture demeure l’épine dorsale. Les revenus dans le monde rural ont augmenté, grâce à la hausse des prix d’achat du café, du cacao, du coton, de l’anacarde et bien d’autres cultures. La récente réforme de la filière café-cacao a permis de garantir aux producteurs, un prix d’achat bord champ de 60% du prix international. Ainsi, le kilogramme du cacao est acheté aujourd’hui à 725 FCFA contre 650 FCFA au cours de la campagne précédente et celui du café à 620 FCFA contre 518 FCFA l’année dernière.

Par ailleurs, la Côte d’Ivoire vient d’abriter la première grande réunion mondiale sur le cacao, qui a ainsi consacré son rang de premier producteur mondial et son influence dans le futur. Nous avons conscience cependant que cette perspective heureuse ne doit pas se traduire par un abandon de l’agriculture vivrière.

Durant l’année écoulée, l’adoption du Programme National d’Investissement Agricole a tracé les grandes étapes vers l’autosuffisance dans ce domaine. Un accent particulier sera mis sur les cultures vivrières, notamment le riz, avec l’augmentation de la production nationale. Cela est à notre portée et nous permettra d’assurer la sécurité alimentaire, tout en réduisant le coût des denrées alimentaires et en créant des milliers d’emplois durables.

Mes chers compatriotes,

Chers frères, chères sœurs,

La Côte d’Ivoire est au travail. Notre pays est aujourd’hui un vaste chantier: routes, autoroutes, ponts, hôpitaux, écoles, infrastructures diverses voient le jour et sont visibles de tous. Demain, ils seront au service de chacun d’entre nous.

Et pourtant, j’entends dire que « l’argent ne circule pas ! » ; sachez cependant que l’argent travaille. Et c’est grâce à cet argent qui est au travail, que chaque jour, la construction d’un pont progresse, qu’un grand axe routier voit le jour, que pour la première fois depuis notre indépendance, une ville comme Doropo, dans le Zanzan, a de l’eau courante, que nous venons d’ouvrir la vanne qui alimentera toute la ville de Man en eau potable, que Bouna a de l’électricité 24h/24.

C’est encore grâce à cet argent qui travaille que 1900 kilomètres de routes ont été reprofilées, que des milliers d’enfants, avec des kits scolaires gratuits, étudient sur des bancs neufs, que nos universités ont été entièrement rénovées et équipées de technologies de pointe, aux standards internationaux, que les dialysés sont désormais pris en charge avec moins de 2000 FCFA, qu’un fonds d’appui aux femmes de Côte d’Ivoire a été mis en place pour le financement de microcrédits pour nos s?urs et nos filles, que nos villes sont plus propres car débarrassées des dépôts d’ordures sauvages…

Nous poursuivrons nos efforts d’amélioration des services publics dans les secteurs de l’eau, de l’électricité, de l’éducation, des routes, etc avec notamment le renforcement du Programme Présidentiel d’Urgence qui passera à 125 milliards de F CFA en 2013.

La santé, sera la priorité des priorités en 2013, avec notamment la mise en ?uvre effective de l’Assurance Maladie, le renforcement des capacités du personnel médical et paramédical, la construction et la réhabilitation de 450 établissements sanitaires, dotés de plateaux techniques plus efficaces et plus performants.

En matière de logement, 2013 verra aussi l’intensification de la réalisation de logements sociaux et économiques. L’objectif pour les trois prochaines années est de réaliser 50 000 logements à Abidjan et 10 000 logements à l’intérieur du pays. En matière d’éducation, la construction de nouvelles universités viendra renforcer les 6 sites universitaires que nous avons déjà réhabilités.

Mes chers compatriotes,

chers frères, chères sœurs,

Pour la réalisation de tous ces projets, je me suis engagé à mobiliser les ressources nécessaires au développement de notre pays.

A cet égard, la récente réunion des partenaires internationaux autour de notre Programme National de Développement (PND 2012-2015) en est la parfaite illustration. Les résultats, en termes d’engagements, ont été au-delà de toutes les prévisions. Cela démontre une fois de plus la bonne image de la Côte d’Ivoire et la confiance qui est faite à notre pays.

Je sais parfaitement que les effets bénéfiques de tous ces efforts ne sont pas encore pleinement perceptibles sur votre quotidien. Mais nous sommes confiants.

C’est pourquoi, notre principal objectif demeure la création de plus de richesse et de plus d’emplois, notamment pour les jeunes. La richesse ainsi créée devra être redistribuée de manière équitable. J’ai instruis le Gouvernement de proposer, pour 2013, une revalorisation de la grille des salaires de la Fonction Publique, pour plus de justice et d’équité.

Par conséquent, il est important que les revendications catégorielles ne prennent pas le pas sur la vision d’avenir. Le gouvernement va instaurer un dialogue permanent avec toutes les catégories sociales. Chacun doit être à la tâche en ayant à coeur de participer à l’expansion sociale et économique de notre pays.

En plus de l’amélioration des revenus, il nous faut par ailleurs atténuer de façon significative les effets de la vie chère.

Le gouvernement en a fait une priorité. Grâce à nos efforts en matière fiscale et réglementaire, nous avons pu contenir l’inflation.

La lutte contre la pauvreté est un véritable défi. De graves inégalités ont pratiquement déstructuré des pans entiers de notre société durant la décennie écoulée. Le potentiel que recèle notre pays nous permettra de réduire la pauvreté de moitié en 2015. Cette ambition s’inscrit au cœur de notre politique de développement.

Nous suivons avec une attention particulière la question de l’emploi.

L’enquête qui vient de s’achever sur la situation de l’emploi dans notre pays indique une nette réduction du taux de chômage tant dans le milieu rural que dans le milieu urbain.

Cela traduit le dynamisme retrouvé de tous les secteurs de l’activité économique, qui va se poursuivre au cours des prochains mois, grâce notamment à une amélioration du climat des affaires, plus favorable aux investisseurs.

Dans un tel environnement, je ne peux que condamner les quelques tentatives de déstabilisation perpétrées ces derniers mois. En réalité, ces attaques dont l’objectif est de troubler la quiétude de nos concitoyens ne peuvent aboutir.

C’est pourquoi, nous continuerons de combattre ces actes subversifs, destinés malheureusement à saboter le processus de réconciliation.

Nous sommes garants de la sécurité de tous les Ivoiriens et de toutes populations vivant en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, nous avons engagé des moyens financiers et logistiques significatifs à travers les ministères en charge de la sécurité. La mise en place du Conseil National de Sécurité, que je préside chaque semaine, permet déjà une bonne coordination des actions en la matière. L’objectif étant un net recul de la criminalité, quelles qu’en soient les formes, grâce à une meilleure maitrise de la situation sécuritaire.

Mes chers compatriotes,

chers frères, chères sœurs,

Je voudrais en cette fin d’année vous réaffirmer notre volonté de renforcer la cohésion nationale. Il est de notre responsabilité de rassembler tous les ivoiriens, sans distinction, sur les bases de justice et d’équité.

Je sais que nos compatriotes aspirent à la paix et à la réconciliation. En tant que Président de tous les Ivoiriens, je continuerai de multiplier les initiatives visant à rassembler tous les fils et toutes les filles de notre pays et de favoriser toutes les actions en faveur de la concorde nationale.

Cette recherche de cohésion ne peut se faire au détriment de la justice et de la lutte contre l’impunité. La modernisation de notre système judiciaire, bien que primordial, se déroule à un rythme qui n’est pas encore totalement satisfaisant, en raison du contexte de crise qui a prévalu ces dernières années.

Je voudrais à cet égard me réjouir de la liberté provisoire récemment accordée aux personnalités proches de l’ancien régime. Cet acte de justice devrait contribuer à renouer avec le dialogue auquel nos compatriotes sont tant attachés.

Je peux vous dire que nous sommes sur la bonne voie. Nous faisons le pari d’une justice équitable, au service des concitoyens, qui contribuera à renforcer l’Etat de droit. C’est un engagement fort que nous avons affirmé en octobre dernier, à Yamoussoukro, lors de la 52ème session de la Conférence Africaine des droits de l’Homme et des Peuples, que notre pays a eu l’honneur d’abriter.

La récente ratification du traité de Rome traduit également notre volonté affichée de lutter contre l’impunité.

Mes chers compatriotes,

chers amis de la Côte d’Ivoire,

Au plan diplomatique, nos relations, notamment avec nos voisins vont au-delà de la simple coopération pour atteindre une dimension fraternelle. Tout en étant pleinement mobilisés autour de la situation intérieure, nous restons attentifs à tout ce qui touche notre sous-région. La Côte d’Ivoire qui assure la Présidence de la CEDEAO est au c?ur de la recherche de la paix et de la prospérité auxquelles aspirent nos populations.

J’ai indiqué, à l’occasion de mon adresse au Corps Diplomatique le 22 novembre dernier, les orientations de notre diplomatie dans la recherche de solutions aux conflits qui pourraient affecter notre espace communautaire, en particulier la dramatique situation au nord Mali.

A cet égard, je salue la dernière résolution adoptée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies pour une intervention au Mali.

Mes chers compatriotes,

La Côte d’Ivoire nouvelle se dessine sous nos yeux. Nous disposons de nombreux atouts pour la bâtir plus rapidement, et sur un socle très solide.

La réussite de la Côte d’Ivoire nouvelle doit se mesurer non seulement à travers nos succès économiques et diplomatiques, mais aussi dans une meilleure répartition des efforts et des résultats. La bonne gouvernance doit guider toutes nos décisions. C’est le lieu de réitérer la nécessité de combattre la corruption, dont les racines sont hélas anciennes dans notre société. Je puis vous assurer à nouveau que le gouvernement est déterminé à tout mettre en œuvre pour endiguer ce phénomène.

Mes chers Compatriotes chers frères, chères sœurs, chers amis de la Côte d’Ivoire,

L’année qui finit a été une année généreuse pour notre pays, qui a su se relever après des années de crise. Mais les prochaines années sont plus prometteuses encore. Elles offrent en effet des possibilités comme rarement la Côte d’Ivoire en a connues.

L’ensemble des mesures que nous avons déjà prises et celles en cours porteront leurs fruits dès l’année 2013 ; et chaque ivoirien pourra en sentir les effets sur son quotidien.

Rien ne doit compromettre ces belles perspectives. Je ne doute pas de la volonté de la très grande majorité d’entre vous de contribuer à réaliser ces promesses qui sont à notre portée.

J’invite donc chacun au travail ainsi qu’à la paix et à la cohésion autour de ce qui nous unit tous: notre chère Cote d’Ivoire.

Bonne année 2013 à toutes et à tous !
Que Dieu bénisse notre chère Côte d’Ivoire.

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