A peine 72 heures que le président Djotodia a fui la guerre dans son pays pour venir au Bénin et déjà il se promène dans le pays. Il était hier, lundi 14 janvier, sur un chantier de construction d’une maison à Arconville dans la commune d’Abomey-Calavi, non loin de l’ancien siège de Icc-services.
Notre équipe de reportage a réussi à se glisser dans son entourage. Pendant que ses concitoyens continuent de s’entretuer à Bangui, Michel Djotodia semble avoir déjà tourné la page et s’affaire à s’offrir de bonnes conditions de vie au Bénin. Il sonnait environ 11H31 quand le président Michel Djotodia vêtu d’un boubou en Bazin de couleur marron, à bord d’une 4×4 noire sort de sa maison, dans un cortège de 04 véhicules – pas haut de gamme- qui n’ont rien d’officiel, même pas d’hommes armés en uniforme. Ils empruntent des sentiers, tortueux, dans une discrétion totale. Une douzaine de minutes de route suffit pour que le cortège s’arrête devant un bâtiment en construction sur lequel des ouvriers s’affairent à Arconville, non loin de l’ancien siège de la structure de placement illégal, Icc-services sis à Abomey-Calavi. Le véhicule à bord duquel se trouve le président centrafricain s’immobilise juste à l’entrée du bâtiment. Ses hommes, en costumes, ,apparemment de sa garde rapprochée, descendent, lui ouvrent la portière et il se glisse dans le bâtiment pour une inspection des travaux. Tour à tour, il passe dans des compartiments du bâtiment du bas jusqu’au 1er où se limitent les travaux pour l’instant. En vrai maître d’ouvrage, il donne des consignes. De ses propos on a pu retenir, «On mettra un portail de ce côté -ci, parlant du portail à l’arrière du bâtiment», «si l’argent est trop, on va chercher un autre entrepreneur »,
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« faites votre devis, on va voir » et il dit à l’adresse d’une femme légèrement ronde, de teint clair et de taille moyenne- 1m55 à 1m60 environ qui a tout l’air d’être son épouse, «si c’est trop cher, on va voir un autre ». Somme toute, la visite du chantier a duré en tout et pour tout 55 minutes environ au cours desquelles le nouvel exilé a tenu à apporter des modifications qui nécessiteraient visiblement un nouveau devis. Après quoi, le président déchu qui retourne, l’air détendu , dans son véhicule quittant les lieux pour une destination inconnue, du moins pour notre envoyé spécial qui a dû prendre une autre direction pour d’autres obligations.
Contraste avec le chaos en Centrafrique
Pas très gai, juste quelques sourires, mais visiblement le président centrafricain ne présente aucun signe de préoccupation de la situation humanitaire qui se dégrade de jour en jour dans son pays. Son déplacement d’hier sur ce chantier en construction dans une zone résidentielle à priori bondée de grandes personnalités béninoises et de citoyens à revenus au-dessus de la moyenne, pourrait faire croire qu’il a tourné la page. Et que pour l’heure il veut reprendre une vie paisible au Bénin.
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