L’opposition parlementaire vient de recevoir un coup dur. L’honorable Issa Salifou a démissionné hier du groupe parlementaire Cohésion nationale et paix (Cnp) dirigé par l’honorable Candide pour, susurre-t-on, rejoindre une fois encore Boni Yayi et la majorité parlementaire.
On lui avait prédit une longue vie mais hélas. Créé seulement le 07 novembre 2013 dernier, le groupe parlementaire Cohésion nationale et paix (Cnp) vient d’explorer. Hier, l’honorable Issa Salifou, un des neuf députés de ce groupe a déposé sa démission réduisant ce groupe à huit et entraînant du coup sa dislocation. En effet, selon le règlement intérieur de l’Assemblée nationale, chaque groupe parlementaire est constitué d’au moins neuf députés. Ce départ de l’honorable Issa Salifou est donc un coup dur pour l’opposition parlementaire qui commençait à reprendre les choses en main à l’hémicycle. On se rappelle que la création de ce groupe parlementaire avait redonné de l’espoir à l’opposition réduite pendant près de trois ans aux seuls députés de l’Union fait la nation(Un). Ce groupe parlementaire composé de députés d’horizons divers avait réussi à perturber l’ordre des choses à l’Assemblée nationale avec le vote négatif de 44 députés contre le budget général de l’Etat exercice 2014. Depuis, l’opposition a repris du poil de la bête et on annonce près de 36 députés en son sein. Depuis quelques jours, l’opposition parlementaire agite la traduction du président Boni Yayi devant la Haute Cour de justice. Mais ce projet politique pourrait ne jamais aboutir avec cette démission car elle pourrait entraîner le découragement des députés engagés dans ce groupe et refroidir l’engouement de tous ceux qui mijotent de rejoindre l’opposition. Déjà à sa création, bon nombre de Béninois s’inquiétaient de la fragilité de ce groupe au regard de ses membres dont certains ont la conviction légère. A raison, beaucoup avaient pris avec des pincettes le ralliement de Issa Salifou qui avait, quelques mois avant , fait son allégeance à la majorité présidentielle et organisé des marches et meeting de soutien pour le gouvernement et le Chef de l’Etat Boni Yayi dans les communes de Malanville, Karimama et Kandi en présence de Idrissou Bako, le Dg de la Sonapra avec lequel il a fait les déclarations. Le voilà quelques mois qui lâche du lest.
Issa Salifou et Yayi, une histoire de chat et de souris
C’est le député le plus instable de la sixième législature. Depuis 2011, il fait de navettes entre la mouvance et l’opposition. Tantôt de l’opposition si sa conviction le guide. Et de la majorité lorsque la sauvegarde de ses affaires le préoccupe. D’avril 2011 à octobre 2012, il est resté dans une opposition modérée à Yayi en restant député non inscrit mais proche de Sacca Fikara de l’Un. Mais ce ralliement à la majorité parlementaire a été postérieur à l’éclatement de l’affaire Canal3. Cette chaîne de télévision appartenant au député de Malanville aurait fait du faux en installant ces équipements d’émission sur ceux de l’Ortb. Plusieurs milliards pour l’Ortb seraient en jeu. Mais selon les confidences, cette affaire aurait été agitée par le président Boni Yayi juste pour bien tenir le député Salifou. Aujourd’hui, son ralliement, bien qu’il dise que c’est pour des rasions de «commodité» politique serait, selon des sources concordantes, dû au blocage du projet de lancement d’un bouquet de télévisions satellitaires ‘’ See Africa ‘’par l’homme d’affaires. Les mêmes sources racontent que le projet connaît de sérieux blocages en dépit de l’autorisation accordée par la Haac. Yayi a donc choisi le bon moment pour mettre la pression car selon des sources parlementaires, la demande de poursuite de Boni Yayi devant la Hcj pourrait être faite cette semaine par le groupe de Candide Azannaï.
La lettre de démission de Issa Salifou
UPR-Union Pour la Relève
Cotonou, le 14 février 2014
A l’attention de Monsieur le Président de l’Assemblée nationale
Objet : Démission du Groupe Parlementaire «Cohésion nationale et Paix»
Monsieur le président,
Pour des raisons de convenance personnelle et de commodité politique, je viens par la présente vous informer de ma décision de démissionner du Groupe Parlementaire « Cohésion Nationale et Paix » à compter de ce jour, 17 février 2014.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, l’assurance de ma respectueuse considération.
Le président de l’UPR
Salifou Issa
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