La Banque mondiale a rendu publique, la semaine écoulée, le rapport d’une étude qu’elle a effectuée sur la problématique du chômage des jeunes en Afrique subsaharienne. Il en ressort des recommandations, la création d’emplois productifs.
11 millions diplômés. C’est le nombre de jeunes qui arrivent chaque année sur le marché du travail. Et pour y faire face, le sous-continent, dont plus de la moitié de la population a moins de 25 ans, va devoir créer de nombreux emplois productifs et bien rémunérés pour cette nouvelle main -d'œuvre. C’est le constat qui ressort du rapport "l'emploi des jeunes en Afrique subsaharienne", publié le lundi 27 janvier par la Banque mondiale. Dans le communiqué accompagnant la publication de cette étude, Makhtar Diop, vice-président de l'institution pour la zone Afrique, explique : "Favoriser les investissements dans de grandes entreprises créatrices d’emplois salariés dans le secteur ‘formel’ est fondamental, mais il ne s’agit que d’une solution partielle au défi de l’emploi des jeunes en Afrique". Ainsi, l'organisation internationale recommande donc "d'améliorer l'accès à la terre, aux infrastructures, aux formations professionnelles et au crédit" pour faciliter l'insertion professionnelle de ces jeunes africains. "L'impact sera colossal pour les petits agriculteurs et entrepreneurs qui pourront prospérer à mesure que croissent les économies africaines, en collaboration avec le secteur privé", explique la Banque mondiale. Ceci d'autant plus que "80% de la main d’œuvre africaine sera encore amenée dans un avenir proche à travailler dans des petites exploitations agricoles et dans des entreprises familiales".
Priorité à l’éducation scientifique et technologique
Par ailleurs, la Banque mondiale, à travers son rapport, a exhorté les autorités publiques d'Afrique subsaharienne à se mobiliser pour rendre l'éducation scientifique et technologique accessible et tournée vers les besoins du marché du travail. Aussi, le rapport met-il en avant certaines initiatives gouvernementales réussies en matière de promotion de la formation professionnelle. Il souligne, par exemple, que les jeunes ayant reçu des subventions en espèces du Fonds d'action sociale du nord de l'Ouganda pour financer leur formation et soutenir leur projet d'entrepreneuriat, gagnaient 41% de plus que ceux qui n'avaient pas bénéficié de cette initiative. Idem au Liberia où un programme de formation qui cible les jeunes femmes et adolescentes a été mis en place et permis aux jeunes libériennes y ayant participé de voir leur revenu mensuel augmenter de 115%.
Ceci étant, la forte croissance de nombreux pays africains est encore largement tirée par l'exploitation des richesses nationales, mais les industries extractives étant peu pourvoyeuses de travail pour les jeunes qui en ont besoin, ces derniers n'ont pas accès à des emplois bien rémunérés et les niveaux de pauvreté n'ont pas baissé dans le sous-continent, se préoccupe la banque mondiale. Il urge, ainsi, pour les pouvoirs publics, de focaliser leur effort de recherche de solution à la problématique de l'emploi, sur la création des emplois productifs.