Les négociations gouvernement-centrales syndicales en vue de la décrispation de la tension sociale ont débuté hier à l’Infosec, à Cotonou, sur de mauvaises bases. Ministres, responsables syndicaux, présidents d’institutions de la république se sont quitté dos-à-dos sans avoir entamé les discussions sur les différentes revendications des travailleurs.
La présence de l’Unstb et de la Csub, visiblement présents dans la salle pour jouer les trouble-fêtes, n’ont pas permis de passer aux choses sérieuses. La présence de ces deux centrales non-grévistes témoigne du manque de sincérité du gouvernement dans la convocation de cette session de négociation. Pourtant, Boni Yayi et les siens sont dans la logique de montrer à l’opinion leur bonne foi en conviant les centrales syndicales aux pourparlers avec l’arbitrage du Conseil économique et social, le Médiateur de la République et le Haut-commissaire à la Gouvernance concertée. L’Unstb d’Emmanuel Zounon et la Csub de Jean Agossou ne sont pas signataires des motions de grève objet des présentes négociations. Ces deux centrales ont même demandé à leurs affiliés de boycotter le mouvement de grève lancé par la Cstb, la Cgtb, la Csa-Bénin, la Cosi-Bénin, la Cspib et la Fésyntra-Finances. Quelle est l’opportunité et la pertinence de leur présence à ces négociations ? Que veulent-elles négocier si elles ne revendiquent rien ? Simples questions de logique. Le gouvernement qui a invité l’Unstb et la Csub aurait dû leur retirer son invitation lorsqu’elles ont été déclarées indésirables par les autres centrales. En demandant aux centrales rivales de « s’entendre afin que les discussions commencent », le ministre de la Fonction publique tend à déplacer le débat en vue de disculper le gouvernement. Mauvaise stratégie. Cela s’appelle du dilatoire.