Humeur du temps : ces gens là… !

J’ai suivi Martial Sounton à la télévision. Quel galimatias ! Ça respirait l’inculture et l’amateurisme d’Etat. Il avait une connaissance assez médiocre des textes qui régissent le droit de grève. Pourtant, il opinait. L’important pour lui ce n’est pas de raisonner, c’est de conclure. Il savait à quoi il allait aboutir : montrer que la grève est illégale.

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Qu’importe les éléments de l’argumentaire et la pertinence des propos. La conclusion était là en béton. Et la décision d’ailleurs. Celle qui consiste à dire que l’Etat maintient les défalcations sauf si les travailleurs décident d’aller au boulot le lundi 03 mars. Diantre. C’était pourtant les mêmes qui  parlaient naguère de « grève politique ».  Ce glissement de terminologie de la part du gouvernement est symptomatique de la gestion du pays depuis 2006.Hasardeuse, approximative, discriminatoire.  

Ces gens- là qui nous dirigent depuis 2006…

Ils disent et se dédisent. Ils disent tout et le contraire de tout. Ils sont lunatiques, allergiques à la contradiction. La moindre critique d’un opposant ou d’un syndicaliste les font sortir de leurs gongs. Ils courent à la télévision où ils affabulent, divaguent et intoxiquent. Il suffit qu’un seul les critique pour voir la meute des zélateurs du pouvoir à ses trousses.  Martial Sounton en donne la preuve ces temps-ci. En dehors du rôle de zélateur, de griot que jouent d’ailleurs tous les ministres, Martial Sounton s’est revêtu  de celui de pyromane. Au lendemain des négociations gouvernement-syndicats, alors que la presse saluait une avancée et un dégel de la crise sociale, le ministre Sounton revient à la charge, brandit la menace de défalcations si les travailleurs ne reprennent pas le travail  lundi prochain. Plus grave, il affirme que les défalcations faites sur les salaires de janvier et février ne concernent  que la grève du mois de janvier. Ceci dit, les défalcations sur salaire devront être échelonnées sur plusieurs mois. Une telle déclaration à une période de crise n’est ni plus, ni moins que de la provocation. Et c’est cela le sport favori des membres du gouvernement. Ils souffrent que le pays soit en paix. Aussitôt, ils mettent leur imagination diabolique  en œuvre pour troubler la quiétude des populations. Le ministre chargé des relations avec les institutions Orou Giwa a aussi emprunté la voix de la provocation pour dire à des têtes couronnées que le gouvernement ne peut limoger ni le préfet Placide Azandé, ni le commissaire central de Cotonou Pierre  Agossadou dont les syndicalistes en grève réclament la tête. Là aussi c’est une provocation de trop. Un autre, Alassane Djemba serait un tortionnaire qui torture ses chauffeurs.

Ces gens -là sont experts en manipulation. Lorsqu’ils  échouent dans la résolution d’un problème ou ne veulent plus qu’on en parle, ils lancent d’autres projets ou sujets de grand intérêt pour détourner l’attention des populations sur le dossier pour lequel ils piétinent.  

Pourtant, lorsqu’ils sont venus de Lomé, leur chef en tête, d’autres de la Banque centrale, tous des banquiers de haut vol, en peu de temps, ils ont réussi  à coopter maints Béninois dans les milieux évangélistes et religieux, déclarer vouloir sauver notre pays de la misère, en faire un pays émergent avec un taux de croissance à deux chiffres, des infrastructures impressionnantes et une agriculture florissante. Aujourd’hui, nous sommes en 2014. Le taux de croissance est en dessous de 5%. Le gouvernement excelle dans la persécution des opérateurs économiques dont certains ont fermé leurs entreprises, ont fui du pays pour aller  se mettre à l’abri dans les pays limitrophes ou même en Europe.

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Ces gens -là qui nous dirigent  depuis 2006 ont réussi un chantier ignoble. Ils ont pu obtenir la partition du pays, renforcé le régionalisme et le repli identitaire, à augmenter la suspicion au sein des populations. Au lieu de lutter contre la corruption, ils l’ont accrue. Quant à la démocratie pour laquelle le Bénin passait pour être un exemple rare en Afrique, ils travaillent activement pour l’enterrer en sapant ses socles qui sont la liberté d’opinion, les droits de l’homme et les libertés publiques. Chaque jour que Dieu fait, leur chef travaille à cela à travers ses actes et ses discours.

Décidément, je ne dirai pas comme Gaston Zossou que ces gens -là sont des bêtes sauvages.

 

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