La preuve que le gouvernement se moque de son peuple

Prévues pour reprendre hier, les négociations entre gouvernement  et  centrales syndicales ont été annulées au dernier moment par le gouvernement pour une raison bien insolite : l’arrivée au Bénin de Hermann Van Rompuy, président du Conseil européen.

Le Bénin a encore fait montre de son hospitalité légendaire pour accueillir  Hermann Van Rompuy. Tous travaux cessants, les ministres se sont tous mobilisés pour aller accueillir le diplomate européen à l’aéroport.  Tous travaux, même ceux qui ont un impact majeur sur la vie des populations comme les négociations avec les centrales syndicales.  Il a suffi d’un sms balancé aux responsables des centrales syndicales pour que  tout soit joué. Les négociations sont reportées. Martial Sounton, ministre de la fonction  publique et de l’emploi qui devrait  conduire les négociations peut se frotter les mains. Cela devra lui éviter cet après- midi d’enfer face à des syndicalistes toujours intransigeants. Il pourra aller humer l’air à l’aéroport  avec le président de la république. Depuis des mois déjà, c’est la mode au sein du gouvernement. Chaque fois que le Chef de l’Etat doit aller quelque part, tous les ministres le suivent.  On parle agriculture, tous les ministres sont là. On parle éducation, tous présents. C’est ce qui explique qu’il n’y a personne pour rencontrer les syndicalistes. Sinon qu’iront chercher les ministres des finances, de l’agriculture et surtout du travail et de la fonction publique à l’aéroport ?

Désinvolture

Depuis que la crise sociale a commencé, on a noté cette nonchalance du gouvernement à aller à la table de négociation et à trouver une solution à celle-ci. La preuve a été donnée encore hier avec l’annulation de cette rencontre. Pour informer les responsables des centrales syndicales de cet ajournement, un simple sms alors que le ministre chargé du dialogue social pouvait appeler ses interlocuteurs pour leur présenter des excuses. Mais mieux que les syndicalistes, cette attitude est une injure pour tout le peuple qui a fondé son espoir sur ces négociations pour arrêter les grèves perlées qui secouent la république. Pendant que le gouvernement semble ne rien faire pour changer la situation, le front social gronde. Les professeurs d’université durcissent le ton, les médecins reprennent la grève la semaine prochaine. Quant au gouvernement, il reste insensible et ajoute même sa dose de fiel en optant pour des défalcations sur les salaires de février. 

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