Lors d’un point de presse organisé hier à la Bourse du travail à Cotonou, les Secrétaires généraux des Confédérations syndicales en lutte et de la Fésyntra-finances ont réagi aux propos du ministre Sounton et dénoncent un complot contre les libertés démocratiques au Bénin.
La sortie médiatique du ministre de la Fonction publique, Martial Sounton sur les dernières négociations gouvernement/Centrales syndicales suscite beaucoup de réactions. Hier, mercredi, les Secrétaires généraux des confédérations syndicales en lutte et de la Fésyntra-Finances ont organisé à la Bourse du travail un point de presse pour réagir et relever des contre-vérités dans les propos du ministre. Selon les Sg Lokossou, Chadaré, Mètongnon, Todjinou, Iko et Dovonon, jamais il n’a été accordé au gouvernement un quelconque moratoire. «Aucune organisation syndicale n’a donné de moratoire au gouvernement », a affirmé le Sg Iko. Aussi, font savoir les responsables syndicaux, «il n’a jamais été dit que la rétrocession des défalcations mettait fin à la grève ».
Parlant de l’illégalité ou non de la grève, le Secrétaire général Dieudonné Lokossou est formel. «La grève est parfaitement légale», a-t-il réaffirmé avant d’expliquer que la motion de grève des Centrales était un préavis. Se basant sur l’article 9 de la loi sur l’exercice de grève en République du Bénin, le Sg Lokossou a démontré que le délai dont a parlé le ministre dans son point de presse a été également respecté car, informe-t-il, en cas d’atteinte à la vie d’un responsable syndical comme ce fut le cas le 27 décembre dernier, « le préavis est de 24 heures ». Mais mieux, «nous avons pris 3 jours ». Parlant toujours de la légalité, le Sg s’interroge : «pourquoi le gouvernement veut-il couper la poire en deux si tant est que la grève est illégale ? ». «C’est de la diversion », ont affirmé les Sg pour qui la sortie du ministre en charge du dialogue social est simplement une «campagne d’intoxication et de démobilisation des travailleurs» en vue de l’assouvissement d’un dessein machiavélique.
Liquidation des libertés démocratiques
Pour les Sg de Centrales et de la Fésyntra-Finances, l’action du gouvernement qui travaille au pourrissement, à en croire le Sg Chadaré, visent un seul objectif : «assassiner la démocratie et les libertés démocratiques ». «Ils veulent supprimer la grève et ils cherchent des moyens bidons pour y arriver », prévient le Sg Lokossou. Selon le Sg Mètongnon, l’arme trouvée est la défalcation. «Mais nous ne nous laisserons pas faire », prévient-il.
Si les Secrétaires généraux ont réaffirmé leur disposition au dialogue pour sortir le pays de la crise qui le paralyse depuis le début de l’année, ils n’entendent pas démordre quant à la satisfaction de leurs revendications. Et là «la rétrocession des défalcations est non négociable», insiste le Sg Iko pour qui le gouvernement a fini de négocier et de blanchir l’année scolaire tant il ne montre aucun empressement à satisfaire les revendications des travailleurs.
Sauver la démocratie
Pour sauver la démocratie béninoise ainsi en danger, «nous devons continuer la grève, pense le Sg Iko qui appelle à la mobilisation générale des travailleurs. «La grève se poursuit toutes les semaines», rappelle le Sg Todjinou.
Laisser un commentaire