Gouverner le Bénin paraît bien plus difficile aux gouvernements du changement et de la refondation dont le chef aurait bien fait en cherchant à mieux savoir si le Bénin était si doux, si simple à gérer avant de s’engager à prendre le gouvernail du pays.
Si le grand artiste béninois Sagbohan Danialou est bien respecté au Bénin, ce n’est pas pour rien. Cette grande estime dont il jouit auprès des Béninois est due à son talent, sa polyvalence et la qualité de ses compositions qui sont d’une immense sagesse. Zik et Sagesse, a pioché une de ces compositions qui instruit mieux sur les actuels dirigeants du pays. Il s’agit de «Gbèto Vivi», un morceau fable qui recommande qu’en toute circonstance il faut bien prendre conseil, poser des questions de compréhension pour ne pas s’y mal engager.
«L’humain n’est pas si doux»
«L’humain n’est pas si doux.» C’est la leçon que le serpent a appris à ses dépens, dans «Gbèto Vivi» de l’homme-orchestre. Le malheureux serpent, selon la légende de Sagbohan, ayant ouï la souris crier à tout vent « l’humain est doux ! L’humain est doux !… » S’était lancé dans la périlleuse entreprise de mordre l’humain pour jouir de la fameuse douceur. Et tout «naturellement» comme le dirait l’autre, l’humain s’est lancé à la trousse du malheureux reptile qui devra sa vie à son habileté à détaler en rampant comme il sait bien le faire.
Le Bénin «non plus»
«L’humain n’est pas si doux. » et le Bénin «non plus». Les gouvernements du Changement et de la Refondation –c’est le concept qui seulement a changé- en font la douloureuse expérience. Le chef, ancien Directeur de la Banque ouest-africaine de développement (Boad) dont le siège est à Lomé, a certainement entendu les chefs d’Etats ouest-africains et d’autres se conter, lors des colloques, les privilèges et autre vie de roi qu’ils ont par le fait qu’ils sont «présidents». Mieux, pour qui a passé une dizaine d’années à voir, contempler les plaisirs monarchiques dont jouissait l’omnipotent président feu Gnassingbé Eyadéma devant qui les Togolais s’inclinaient presque, il y avait de quoi se mettre l’eau à la bouche et s’empresser, sans chercher à comprendre « comment », pour se retrouver dans une telle position. Depuis 08 ans, à chaque pas d’autocrate que le rêvasseur devenu président pose, il en prend pour une bonne dose de vives réactions des Béninois qui le ramènent de ses fantasmes à la réalité d’ici, loin de Lomé. La dernière en date, est la répression sanglante de marche pacifique de syndicalistes qui se sont aussitôt retournés contre lui comme c’est le cas pour le serpent dans «Gbèto vivi.» Et puisque les dix ans ne sont pas encore terminés, espérons qu’il ne détale comme le malheureux reptile.
«Toujours prendre conseils»
En toute circonstance il faut bien prendre conseils, poser des questions de compréhension avant de copier autrui. Selon le chanteur, c’est ce qui a manqué au serpent. «Tout sujet nécessite interrogation» a répété l’artiste. A son malheureux ami, la souris dit «la douceur de l’humain n’est pas dans sa chair». Puis explique l’animal, « l’humain me loge, nourrit, entretient mes épouses et souriceaux, nous met à l’abri du vent, du soleil et de la pluie… ». Avant d’interroger l’idiot serpent, «Pas suffisant pour dire que l’humain est doux?» Les autres chefs d’Etats n’interrogeraient-ils pas autant leur homologue du Bénin qui se plaint au point de vouloir bondir comme un fauve ? La question reste posée puisque le Bénin donne à ses dirigeants plus de privilèges que ceux dont se réjouit la souris dans «Gbèto Vivi» du bien aimé musicien béninois Sagbohan Danialou.
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