(Ils souhaitent un débat contradictoire avec les gestionnaires) La filière coton meurt progressivement au Bénin. Dans une étude récente commanditée par le Conseil national des égreneurs du coton(Cnec), les chiffres sont éloquents qui confirment un bilan calamiteux des deux dernières campagnes.
La cause essentielle est l’égrenage à façon et la réquisition. Pour sortir de cette situation, les égreneurs demandent que le préjudice causé à leurs endroits soit réparé avec le retour de l’égrenage à toutes les sociétés.
Depuis deux ans que la gestion de la filière coton est retournée dans les mains de l’Etat à travers la Sonapra, plus rien ne va. Tout est abracadabrant. Dans une étude commanditée par les égreneurs dont Nouvelle Tribune a obtenu un draft et dont le rapport a été envoyé au Chef de l’Etat, aux ministres concernés, au Fmi, aux partenaires au développement et aux ambassades, la situation est inquiétante. La campagne 2013-2014 a généré une perte de 49,55 milliards (voir tableau). Hormis ce grand gouffre financier, cette campagne a révélé, selon les syndicalistes et les administrateurs de la société une mauvaise gestion administrative, une mauvaise gestion financière avec pour corollaires la perte de 11.000 tonnes de coton graine non égrené, 82.000 tonnes de graines de coton abandonnées à la merci des intempéries des saisons, des stocks importants de fibres de basse qualité (Bela/T, Zana, Kéné, Bati). Pour la campagne 2012-2013, la perte est moins criarde. Selon l’étude, « Le bilan de la campagne 2012-2013 et le point de la gestion des fonctions critiques depuis la campagne 2012-2013 sont attendus. Un rapport élaboré par le Cabinet Mazars pour le compte de la Boad estimerait la perte de la campagne 2012-2013 à plus de 16 milliards de FCFA. Pour cette campagne, le paiement des factures de stockage des sociétés du Groupement Ica et de Sodeco ainsi que le remboursement aux Egreneurs des charges de structure non couvertes doivent être effectués ». Le malheur du coton béninois ne s’arrête pas là. Sur le marché mondial, la fibre venue du Bénin est tombée de son piédestal. Avant l’immixtion de l’Etat dans la filière Coton, le Bénin jouissait d’une image exceptionnelle crédits off shore. Les banques locales étant toujours nos meilleurs partenaires. Aujourd’hui, les annulations de contrats qu’a connues l’origine BENIN nous interpellent tous et sont le signe de non confiance envoyés par les Traders Internationaux. Toutes ces annulations font déjà le tour du monde cotonnier. D’ailleurs, précise la même étude, dans un mail en date du 4 décembre 2013 et envoyé à tous les traders internationaux, L’Afcot (Association Française du Coton) a dénoncé les vols de balles et des conteneurs vidés de leurs contenus en provenance du Port de Cotonou. Tout ceci a contribué à ternir pour longtemps l’image du Bénin avec le Marché International du Coton.
Propositions
Pour aider le gouvernement à sortir de cette situation et sauver la campagne cotonnière, les égreneurs proposent que les autorités retournent aux sociétés pénalisées pendant deux ans leur objet social. Cette solution permettra à toutes les Sociétés d’égrenage de coton de participer à la campagne 2014-2015 et de redorer l’image de l’industrie du Coton au Bénin en termes de qualité de la production. Il conviendrait dans ce cas, de se réunir pour définir les modalités d’égrenage du coton graine par les Sec dans le cadre de la campagne 2014-2015. En tout cas, c’est l’avis des membres du Cnec pour une participation effective et totale à la campagne. Il urge aussi de décider de la mise en place d’un Cadre transitoire au titre de la campagne 2014-2015 au regard des deux rappels importants suivants. Il s’agit d’abord pour eux de rappeler au gouvernement que la vente d’intrants coton (engrais et pesticides) par les acteurs privés ou étatiques ne peut conférer à ceux-ci un quelconque droit d’achat du coton graine dès lors que le mode de paiement du coton graine permet le recouvrement du crédit intrant. La vente d’intrants coton aux producteurs est une activité économique distincte de l’achat et de l’égrenage du coton graine. Enfin, le prix du coton graine, qui n’est pas encore fixé au Bénin, est fonction des cours mondiaux du coton. Toute la sous-région a ainsi fixé déjà les prix d’achat du coton graine aux producteurs.