Afrique : les aveux d’une dépigmentée

Changer la couleur de sa peau n’est pas chose aisée. Trop budgétivore, trop contraignant et quand on y arrive, bonjour les dégâts selon le témoignage d’une jeune dame dépigmentée qui s’est confiée en requérant l’anonymat.

Le suivisme, le mimétisme, la pression des pairs le désir d’être remarquée afin de plaire aux hommes…, sont autant d’éléments qui ont poussé une jeune dame à se dépigmenter. La trentaine habitant à Calavi, elle s’est confiée à nous sous anonymat.

A cause des amies, fiancé et attitudes des hommes

 «Je commence d’abord par dire que le premier élément qui fonde mon acte est la recherche de la beauté qui pour moi se résume à un teint clair. Ce teint qui attire les hommes. La plupart de mes amies se sont dépigmentées. A les voir, parfois je me sentais gênée et j’avais l’impression d’être une intruse dans notre cercle. J’ai fini par céder sous leur pression.  En dehors de mes amies qui m’y ont incitée, il y a aussi mon ex, un Libanais qui me finançait pour cette cause. Aussi il y a que, j’ai constaté que les filles de teint clair sont vite remarquables et remarquées, et que les hommes aiment les femmes de teint clair parce qu’elles sont attirantes, j’ai vite cédé et maintenant que je suis claire –artificielle-, je suis consciente du fait que je ne peux plus faire marche arrière. J’ai peur de ce que les gens vont dire quand  ils vont se rendre compte que j’étais noire…». 

Mise en garde

«…Certaines de mes amies ont procédé par injection et je vous assure qu’elles sont parfaites. Cela m’a incitée à faire comme elles mais avant, le docteur m’a globalement présenté les risques que pourraient avoir cette entreprise. Entre autres, le docteur m’avait dit que lorsqu’on détruit l’épiderme de noirceur, on expose la seconde membrane à des effets qu’elle ne supporte pas. Ce qui engendre des brûlures où un métissage de couleurs, la fragilité de la peau qui ne supporte les effets du temps comme les rayons solaires. Les produits utilisés infectent des parties du cœur qui peuvent provoquer des cancers. La personne dépigmentée devient sensible à des activités comme celles qui nécessitent de s’approcher du feu.

Contraintes et abonnement aux pommades

«Après avoir bien réfléchi, j’ai décidé finalement de laisser l’option d’injection et de procéder par les produits cosmétiques. J’ai acheté les pommades normalement et j’y ai introduit les éclaircissants. A ces éclaircissants, s’ajoute l’huile rouge à laquelle je fais recours n’importe où. Je l’emploie pour essuyer les parties de la peau qui sont têtues, parce que j’emporte toujours avec moi une petite plastique qui en comporte une  quantité. C’est ainsi que, progressivement, mon teint est passé du naturel à l’artificiel.  Je dépense au minimum 35000F Cfa (par mois en moyenne) pour les produits. Je ne manque pas d’argent pour mes soins et même si c’est le cas, je m’arrange toujours pour en trouver afin de renouveler  mes produits cosmétiques. Une priorité car il faut vraiment être pourvu de moyens pour se dépigmenter ; si non, autrement le secret serait mis à nu. L’autre chose est que je dois me ventiler après l’application  de la pommade sur le corps ».

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