Bénin : les autorités refusent de renouveler les passeports de Talon et Boko

Malgré la fin des affaires empoisonnement et coup d’Etat, les déboires de Patrice Talon et Oliver Boko n’ont visiblement pas encore cessé. Les dossiers du renouvellement de leur passeport respectif est actuellement en sursis au niveau de la direction de l’immigration. Et ce, malgré l’intervention de leur avocat. « A quoi aura donc servi le pardon présidentiel et à quel jeu joue Cotonou ? », est-on tenté de se demander.

Patrice Talon et Olivier Boko Cela fait déjà deux mois qu’on n’a plus évoqué ces noms dans la presse béninoise. Et de facto, dans les grands débats publics. La dernière fois qu’on a fait allusion à ces deux compatriotes béninois, exilés en France par la force des choses, c’était en août dernier. Lorsque la Chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Cotonou a rendu sa dernière décision dans les affaires empoisonnement et coup d’Etat dont les autorités béninoises au sommet de l’Etat ont accusé Patrice Talon et son ami Boko Olivier. La Chambre avait confirmé les non-lieux rendus par le juge d’instruction Angelo Houssou le 17 mai 2013 et donné acte à Boni Yayi et ses avocats de leur désistement dans les deux dossiers. Deux mois après cet arrêt de la Cour d’Appel de Cotonou, qui mettait ainsi fin à une affaire politico-judiciaire ayant  fait couler beaucoup d’encre et de salive au Bénin pendant environ deux ans, les noms Patrice Talon et Olivier Boko réapparaissent dans la presse locale. Et à travers de simples lettres, les déboires auxquels font face leur porteur.

« Sauf conduit » ?

Patrice Talon et Olivier Boko connaissent des déboires concernant le renouvellement de leur passeport respectif. Les dossiers sont simplement bloqués  au niveau des services de l’immigration au Bénin. Et ce, après un détour à l’Ambassade du Bénin en France. La situation de Talon et Boko n’a rien à avoir avec le blocage lié à la crise des passeports biométriques. De sources concordantes, on apprend que ces services, notamment ceux de la direction de l’immigration à Cotonou, refusent simplement de leur renouveler leur passeport. Les démarches de leurs avocats à Cotonou en vue de débloquer la situation ont été jusque-là infructueuses. Jusqu’à l’heure où nous mettions sous presse dans la nuit d’hier, ils étaient simplement tournés en bourriques par les responsables de la direction de l’immigration. En lieu et place des passeports, il leur est proposé un « sauf conduit» s’ils tiennent réellement à rentrer au Bénin. Une pièce administrative bien limitée. Car elle ne pourra permettre aux concernés de circuler dans d’autres pays hormis le Bénin. Mieux, rentrés au Bénin, ils ne pourront plus quitter le territoire (pour l’Occident) tant qu’on ne leur aura pas remis leur nouveau passeport. Cela ressemble à un piège.

Double jeu ?

On se demande à quoi jouent les autorités béninoises avec leurs compatriotes qui ne font que réclamer leur droit. Cette proposition ressemble bien à un piège tendu à Talon et Boko. Et voilà qui vient entacher la sincérité du pardon accordé par Boni Yayi dans un discours solennel le 14 mai dernier. Ce pardon présidentiel a d’ailleurs été l’élément déclencheur de la fin de l’affaire Talon. Il vaut donc mieux, si Boni Yayi ne fait pas double jeu, de régler au plus vite cette affaire pour éviter de rallumer un feu dont les flammes ont, dans un passé récent, consumé la réputation du Bénin à l’extérieur. Evitons ça et c’est maintenant que Boni Yayi doit montrer toute la sincérité de son pardon.

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