Bénin : vers une coalisation de partis politiques et d’Osc pour empêcher l’assassinat de la démocratie

Des représentants de partis politiques de l’opposition, des mouvements citoyens, des organisations de la société civile, des intellectuels et bien d’autres forces se sont retrouvés hier jeudi 2 octobre 2014, pour entamer des discussions d’urgence afin de se coaliser pour sauver la démocratie béninoise qui selon eux est en danger.

 « La démocratie béninoise est en danger ». C’est ce que des organisations syndicales, partis politiques de l’opposition et des Organisations de la société civile ont unanimement reconnu hier, jeudi 2 octobre 2014, quand ils se sont réunis en toute urgence au Chant d’oiseau de Cotonou pour une concertation dans l’optique de conjuguer leurs efforts afin d’empêcher que le Bénin ne sombre. L’alerte d’une épée de Damoclès qui pèse sur la démocratie béninoise, ces différentes organisations et partis politiques qui se présentent comme des « forces démocratiques éprises de justice et de paix » n’est pas sortie du néant. Dans leur déclaration liminaire, ils ont rappelé les éléments, les actions qui concourent à une telle affirmation. Entre autres rappellent-ils, le report sine die des élections des conseillers municipaux, communaux et locaux dont les mandats sont arrivés à échéance depuis juin 2013 ; les difficultés d’ordre financier, technique et organisationnel qui émaillent le processus d’actualisation et de mise à jour de la Lépi dont les échéances ont été à maintes reprises repoussées. A propos de la Lépi, soulignent « les forces démocratiques », « au plan financier, le Cos-Lépi (l’organe chargée de sa correction) n’a de cesse de se plaindre du manque de moyens que le Gouvernement ne met à sa disposition qu’avec beaucoup de retard et à doses homéopathiques». Etant donné que l’argent est le nerf de la guerre, l’inquiétude de ces forces tient aussi à l’insuffisance de fonds pour la finalisation des activités de la correction de la Lépi reconnue problématique. Le montant d’environ un milliard F Cfa, que le Gouvernement doit théoriquement au Cos-Lépi, indique t-on , sera insuffisant au regard des activités d’enregistrement complémentaire, de dédoublonnage, d’affichage, d’apurement, de production des cartes d’électeurs… que le Cos-Lépi doit encore réaliser. A ces problèmes artificiellement créés, s’ajoutent rappellent-ils « les déclarations intempestives et contradictoires de certains membres du Cos-Lépi qui accréditent la thèse de la cacophonie au sein de l’organe ». Tout ceci, sans oublier « les plus de 10% de fiches inexploitables suite à la première phase de l’audit participatif, les fiches perdues dont on ne saurait déterminer le nombre exact…, la non délimitation des limites administratives des villages et quartiers de villes ». Face à tous ces problèmes, dysfonctionnements les participants à cette concertation urgente, trouvent qu’il est légitime de s’interroger sur « l’issue du processus en cours, de l’organisation effective des élections à venir d’une part dans les délais requis et d’autre part, dans les conditions de transparence et de paix souhaitées ». Ne voulant pas d’une surprise désagréable pour le pays, les différentes parties prenantes dont l’Union fait la Nation, Alternative citoyenne, le Mouvement des femmes leader, le Pcb, les organisations de la société civile, intellectuelle et autre, ont décidé de former une coalition dont le but sera de défendre la démocratie béninoise. Les discussions qui ont commencé hier devront se poursuivre et d’ici peu les Béninois sauront davantage sur cette coalition.

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