Cambriolage du tribunal d’Abomey-Calavi : les cambrioleurs ont bu et mangé, dans le bureau du procureur de la République

Curieux cambriolage que celui qui a eu lieu dans la nuit du vendredi 17 octobre au samedi 18 octobre 2014, au tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi. Dans une déclaration de presse faite ce vendredi au tribunal de Cotonou, le Bureau exécutif de l’union nationale  des magistrats du Bénin (Unamab) a  révélé que « ces cambrioleurs atypiques se sont attablés dans le bureau du procureur de la république où ils ont mangé et bus tout ce qu’il y avait de disponible dans son réfrigérateur ». 

Et visiblement les auteurs du cambriolage connaissent le bâtiment du tribunal dans ses coins et recoins. En dehors de « la disparition de l’ordinateur  portatif du juge du troisième cabinet d’instruction », relevé dans le bilan provisoire du cambriolage  présenté,  les voleurs ont arraché « l’enregistreur d’image de la caméra de surveillance  du président du tribunal », détruit le « coffre-fort du greffier en chef » et emporté « certains scellés ».

Pour l’Unamab, il s’agit d’une «rocambolesque attaque » qui « n’est qu’un maillon de la longue chaîne d’actes de vandalisme  perpétrés sous peu contre les magistrats ». Elle a révélé une série d’autres attaques qui a eu lieu au cours de cette même année 2014, dans les tribunaux de Parakou, de Natitingou de Lokossa ainsi que dans les résidences des acteurs de la justice.  Curieusement ces attaques ont eu lieu au moment où d’importants dossiers sont en cours d’examen ou sont sur le point d’être examinés. C’est le cas par exemple à Parakou où rapporte l’Unamab, « la résidence de madame le président de la cour d’appel de Parakou a été nuitamment visitée par des individus inconnus alors qu’elle s’apprêtait à ouvrir la session de la cours d’assise relative à l’affaire de l’assassinat du juge Sévérin Coovi ».

Danger sur la justice béninoise : l’Unamab dénonce des cambriolages et attaques tous azimuts contre les magistrats 

Actes savamment orchestrés  

A en croire l’Unamab, ce sont des « actes d’intimidation, savamment orchestrés ». Pour elle, « ces faits et actes aussi étonnant que curieux,  sont malheureusement révélateurs d’un véritable plan de déstabilisation de la justice ». Rappelant la raison fondamentale de la grève qu’elle a déclenchée dans le pays il y a quelques mois et qui a suscité du côté du gouvernement et de ses députés, des actions de suspension du droit de grève et d’association aux magistrats,  l’Unamab apprend qu’elle a été « informée courant 2013 par  les hautes autorités en charge de la sécurité dans notre pays,  que des assassinats de magistrats sont programmés dans les juridictions ». Pour le Bureau exécutif de l’Unamab, il  a apparaît que  «le  gouvernement feint de ne pas mesurer à sa juste valeur, l’épée de Damoclès qui plane sur la vie des acteurs de la justice ainsi que sur celle de leurs familles ». Face à cette situation les magistrats béninois ne comptent pas baisser la garde dans ses revendications visant à assurer plus de sécurité aux juridictions et à leurs acteurs. Leur regroupement les appelle à rester mobiliser pour les prochaines batailles pour contrer « toutes velléités de déstabilisation d’où qu’elles viennent et quelque en soient  leurs auteurs » afin d’avoir « une justice sécurisée et réellement indépendante » au Bénin.

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