Le coton est au Bénin, la seule culture de rente pourvoyeuse de ressources pour le pays. Mais depuis près de deux ans, sa gestion est calamiteuse et fait perdre des milliards au pays. On se demande bien si l’incapacité financière actuelle n’est pas la résultante de la gestion calamiteuse de la filière coton. .
Jadis pourvoyeuse de ressources pour l’économie nationale, la filière coton se mue progressivement ces dernières années en une filière plutôt budgétivore. A la place de plus value, ce sont plutôt les ardoises interminables que cette filière génère et qui pourrait être, l’une des causes des difficultés actuelles à financer de façon continue le processus de correction de la Lépi. Lors de sa dernière sortie médiatique, le Dg de la Sonapra qui a en main la gestion de la filière depuis que le gouvernement a décidé de gérer lui-même les choses, disait que les 11.000 T de coton non égrenés ne vont pas rester invendus puisqu’il va livrer cela aux fabricants de cartons et de plateaux d’œufs. Mais depuis plus de trois mois, les 11000 tonnes de coton non égrenés ne sont toujours pas vendus et le stock est toujours là.
Ceci crée une perte de 6 milliards. Mais ce n’est pas tout. Il existe encore des stocks de graines de coton. En effet, sur l’ensemble de la production nationale, à peine 20% ont été vendus soit environ 27.000 tonnes vendues à 75.000F la tonne au lieu de 85.000F normalement. On note alors une décote de 10.000F par tonne. Il reste donc les 80% de la production qui n’ont pu être vendus. Tout calcul bien fait, cette situation crée de l’avis des spécialistes de la filière une perte de 7 milliards. Dans le stock pourrissant, 2000 tonnes environ ont été vendus entre 5000 et 10.000F la tonne aux incinérateurs des cimenteries pour la production d’énergie. Dans le meilleur des cas, la dépréciation à appliquer sur les 82.000tonnes de graines de coton est au maximum à 90%. Le drame de l’échec de la campagne cotonnière ne s’est pas arrêté là. Sur le stock de balles de coton fibre, leur état actuel est plus dégradé. C’est pour cela que la Sonapra a décidé de les vendre à 500.000F alors qu’en temps normal leur prix varie entre la 975.000F et 1.010.000 F. Une présentation de balles de fin de livraison de la campagne. Ceci donne une perte d’environ 475.000 F la tonne. Au total, la filière a engendré d’énormes pertes financières sur toute la ligne. L’Etat est contraint de faire saigner ses maigres ressources pour payer les dettes de la campagne cotonnière. Ce qui l’empêche de faire face à ses fonctions régaliennes comme assurer l’organisation et le financement des élections à bonne date .