Enquêtes Afro baromètre : les élus locaux désavoués, les institutions de la République ont la confiance des Béninois

Malgré le climat de méfiance interpersonnelle qui règne  au Bénin, selon les  résultats d’une enquête du réseau international  de recherche  Afro baromètre dont la première dissémination a eu lieu hier au Chant d’oiseau de Cotonou sous les hospices du professeur Léonard Wantchékon, fondateur de l’Ireep, « les Béninois continuent de faire confiance aux institutions de la République » mais «désapprouvent la gestion locale et demandent à jouer un rôle de contrôle citoyen ».

« Les Béninois continuent de faire confiance aux institutions de la République ». Aussi paradoxal que cela puisse paraître au regard de ce qui se dit dans la presse béninoise, il  s’agit de la conclusion d’une récente enquête du réseau international de recherche Afro Baromètre représenté au Bénin par l’Institut de Recherche Empirique en Economie Politique (Ireep) du grand économiste béninois Léonard Wantchékon, qui a procédé, mercredi, à la première dissémination des résultats du round 6 des enquêtes « Afro barometer » dans le pays.  « Au moins sept sur 10 Béninois font confiance aux institutions de la République » précise l’enquête. Ce constat est tout de même à relativiser. La Présidence, l’Assemblée nationale,  la commission électorale nationale prises en compte dans cette recherche connaissent des fortunes diverses.  D’entre toutes, les Béninois ont moins confiance en l’exécutif (69%) et à la     Cena (69%) également contre  80% pour le pouvoir législatif  bien que son chef résonne «Pan» au «Pin » du chef de l’Etat, comme des bruits complémentaires d’un train. Les enquêtes effectuées entre mai et juin 2014, se sont également intéressées à l’appréciation que les Béninois font de la gestion des élus locaux et de l’insécurité croissante dans leur pays.  Aux élus locaux, les populations n’ont pas fait de cadeaux. « Les citoyens désapprouvent la gestion locale et demandent à jouer un rôle de contrôle citoyen » ont tout simplement constaté les chercheurs du réseau d’Afro Baromètre. Les données publiées en ce moment où les maires jouissent d’une prolongation  de leur mandat arrivé à expiration il y a plus d’un an, renseignent qu’«au moins deux Béninois sur trois désapprouvent les prestations des autorités communales dans l’entretien des routes locales (75%), des marchés locaux (68%), et de la propreté de la communauté (69%) ». A leurs élus locaux, les administrés reprochent  également des actes de corruption. Ce qui justifie bien le fait que 55% des Béninois interrogés veuillent désormais jouer un rôle de contrôle citoyen dans leurs citées.

La peur d’être agressé

Le Bénin de plus en plus est le théâtre de western en live. Les résultats de l’enquête Afro Barometer au Bénin le prouvent encore mieux. Selon les résultats, « au moins deux Béninois sur cinq se sont sentis en insécurité dans leurs quartiers au cours des 12 derniers mois ».  Cette psychose due à l’insécurité grandissante va encore plus croissante  lorsqu’on se retrouve dans les milieux enclavés  où selon les données « trois Béninois sur quatre sont sujets d’insécurité ». Face  à ce mal, les pouvoirs politiques paraissent visiblement en panne d’inspiration.  « Plus de la moitié des citoyens  qui ont fait au moins le cours primaire désapprouvent l’action du gouvernement par rapport à la réduction de la criminalité » révèle l’étude dont l’objectif selon les chercheurs est de présenter la situation aux dirigeants pour qu’ils  en tiennent compte dans leurs orientations et projets de développement.

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