Impasse électorale au Bénin :le plan secret de Yayi pour ne pas organiser les élections

L’impasse électorale actuelle donne la trouille au gouvernement. Quelque chose pas très visible semble dérouter la machine «Yayi ». La preuve, en deux jours, il a fait sortir ses meilleurs éléments : une demi-douzaine de ministres et son joker Amos Elègbè. L’objectif de ce buzz médiatique est de dédouaner le Gouvernement et réussir à bloquer le processus. Une bien subtile stratégie qui se nourrit de contre vérités, de contradictions et d’une mauvaise  volonté notoire.

Ça communique abondamment depuis quelques jours du côté du gouvernement sur la non organisation des élections.  En deux jours, Yayi a fait sortir tout ce qu’il a de meilleurs pour sa communication. Après ses déclarations graves et inquiétantes à Sèmè Kpodji, il a lancé ses ministres dans une communication sauvage. On les verra en conférence de presse le samedi soir puis en débat sur la télévision nationale. On peut bien se demander pourquoi communique-t-il si tant s’il ne se reproche rien. Sur l’argumentaire gouvernemental, rien n’a varié : le gouvernement n’est en rien responsable de la situation actuelle puisqu’il a joué sa partition en mettant les fonds demandés à la disposition du Cos-Lépi. A les entendre parler, on peut bien croire que le gouvernement est animé de bonne volonté et qu’il en est pour rien dans les piétinements actuels. Mais en vérité, croire bonnement comme des enfants de chœur à ces déclarations du gouvernement n’est qu’une analyse légère et superficielle de la situation.  Un peu d’histoire. En 2011 déjà, le chiffre avancé pour la correction de la Lépi est de 11 milliards et le gouvernement  était lui-même tombé d’accord avec les partenaires pour ça. En 2013, le Cos Lépi de Sacca Lafia a fait un budget d 13 milliards pour la correction et l’actualisation. Deux volets donc au lieu de la seule correction prévue en 2011 après l’élection présidentielle contestée. Mais malgré cela, le gouvernement a dit qu’il n’a que 9 milliards et a demandé au Cos-Lépi de ramener son budget à ce montant -là. Sur cette question, Sacca Lafia n’a pas varié.  Maintenant, il a parlé de la sécurisation du fichier électoral (contre les incendies, les attaques et sabotages informatiques) et de la production des cartes d’électeur. C’est ce qui explique le fait que le budget monte à 17 milliards. En obligeant le Cos-Lépi à réduire son budget à 9 milliards, le gouvernement est-il animé d’une bonne intention. Il est bien suspect de voir un gouvernement, dont le ministre des finances affirme partout qu’ils ont réservé 14 milliards pour l’élection,  contraindre le Cos Lépi à ne pas dépasser 9 pour la correction de la Lépi. Le gouvernement est en train de vouloir réussir son plan. Celui de réussir à dégager ses responsabilités dans le piétinement électoral actuel et surtout de faire traîner la correction de la Lépi pour que les élections ne se tiennent pas à bonne date. Sinon, pour un gouvernement animé de bonne volonté, trouver 3 milliards pour compléter les 14 milliards budgétisés afin de finir avec ce problème de Lépi n’est pas sorcier. Mais l’option du gouvernement est autre. Il veut juste surfer sur la cherté de la correction pour ne rien faire. Une habile stratégie dont l’objectif n’est rien d’autre que le blocage subtil et rusé du processus électoral.

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