Au Mali les djihadistes, on s’en rend bien compte, avaient perdu une bataille et non la guerre. Les dernières attaques meurtrières contre des soldats tchadiens, nigériens et contre un camp militaire de la mission de l’Onu au Mali(Minusma) tuant deux soldats sénégalais, en donnent une insolente illustration.
Les djihadistes sont bien de retour. Et comment ? En Force. De quoi faire oublier les bavardages officiels diplomatiquement désignés « pourparlers » pour le retour de la paix dans le nord du Mali, qui réunissent tantôt à Bamako, tantôt à Alger, les présumés djihadistes modérés et les autorités du pays. Obus, roquettes, engins explosifs, l’artillerie djihadiste est impressionnante et terrifiante. Ces agents de la mort que Serval devenu Barkhane assurait avoir bien maté, ont encore du répondant. Ce qui visiblement n’est pas le cas du côté des soldats maliens qui ont fuit le terrain, faute de moyens.
L’erreur
La communauté internationale paraît surprise du retour en force des djihadistes après leur départ suite à l’intervention musclée de l’armée française en tête d’une opération militaire internationale. Cela dénote d’une sous-estimation de la capacité de recomposition des djihadistes qui savent bien se mélanger aux populations et passer les frontières poreuses de la plupart des pays africains, notamment ceux au sud du Sahara. Ce péché de minimisation de la force des djihadistes est notable dans le discours que tient Hervé Ladsous, le patron des opérations de maintien de la paix de l’Onu. Pour Ladsous les Soldats de la Minusma sont la cible de fauteurs de troubles et de djihadites. M. Ladsous commet l’erreur de mettre les djihadistes et les cambrioleurs, les coupeurs de routes et autres au même diapason. Pourtant les djihadistes ont assez fait parler d’eux pour qu’en aucun cas, on les confonde de cette façon. Une maladroite confusion qu’Abdoulaye Diop, le ministre malien des Affaires étrangères invite le conseil de sécurité à corriger. Il a demandé mercredi, le déploiement d’une force d’intervention rapide et le renforcement des capacités d’actions de la Minusma afin de répondre comme il se doit à la menace djihadiste.