Tunisie : où islamisme et démocratie vont de pair

La Tunisie, c’est une évidence,  s’en sort tant bien que mal de sa révolution que d’autres pays arabes comme l’Egypte, la Libye qui lui ont emboîté le pas. La Tunisie se refait une peau neuve, inspire admiration et écrit ses plus belles pages d’histoire. 

L’éloquente preuve de cet exploit  tunisien se révèle à travers les premières élections législatives dignes du nom, organisées depuis la chute du régime de l’ancien dirigeant Ben Ali. Une consultation qui témoigne de ce que l’islamisme n’est pas synonyme d’anti-démocratie.  La Tunisie, contrairement à l’Egypte et à la Libye, n’a pas stigmatisé ses islamistes comme des ennemis  de la démocratie.  A l’opposé du parti des frères musulman diabolisé et charcuté en Egypte par des répressions excessives, le principal parti islamiste tunisien Ennahda jouit du même privilège que toutes les autres formations politiques du pays.  Ennahda a joué et joue de grandes partitions dans la reconstruction du tissu social politique  déchiré du fait de la révolution et de la remise sur pied de l’Etat de droit. Aux premières heures de cette entreprise de reconstruction de la Tunisie, Ennahda a été majoritaire au parlement et a participé au choix du président Marzouki. Dans un élan pacifique et « fair-play » non connu quand on évoque les partis islamistes, Ennahda  a déjà reconnu sa régression dans le classement des forces politiques à l’issue des nouvelles élections législatives qui consacrent la montée des laïcs de Nidaa Tounes.  Les premières félicitations formulées au parti arrivé en tête de ces élections, sont venues du leader du parti islamiste Rached Ghannouchi et son porte-parole Zied Laadhari.

Des islamistes de l’unification

La préoccupation majeure du parti islamiste tunisien est loin d’être celle des groupes djihadistes du  nord Mali ou encore libyens qui travaillent à exploser tout ce qui n’a pas la coloration islamique. Distancé par les laïcs, les islamistes par leur porte-parole ont indiqué qu’ils n’ont aucun problème avec cette régression. Dimanche soir, Rached Ghannouchi, le président du parti islamiste avait indiqué que quelque soit l’issue de ces législatives, le plus important est de parvenir à un gouvernement de coalition nationale qui mettrait en œuvre  une politique consensuelle afin de tourner les sombres pages du Printemps arabe. Un discours qui sort de l’ordinaire pour un parti qui porte les stigmas  de l’islam politique souvent étiqueté comme antidémocratique.

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