129 milliards Fcfa. C’est le montant de la saignée à laquelle les caisses de l’Etat sont exposées. Ceci, du fait du Président Boni Yayi et de sa gestion du contentieux entre l’Etat béninois et la société Bénin Contrôle de l’homme d’affaires Patrice Talon.
En effet, alors que le contentieux est encore sur la table de la Cour commune de justice et d’arbitrage (Ccja) de l’Ohada, le Gouvernement vient d’enclencher le 23 octobre dernier, une procédure d’adjudication du Programme de vérification des importations de nouvelle génération (Pvi-ng). Procédure qui à son aboutissement, ne laisserait qu’une seule option à l’Etat béninois : payer 129 milliards Fcfa à Bénin Contrôle. Cela, conformément à la sentence prononcée le 13 mai 2014 une juridiction arbitrale Ccja. Sentence qui, en dépit du recours en validité formulé par l’Etat béninois, demeure valide. Pour donc alerter les Béninois et l’opinion publique sur les risques qui pèsent sur les caisses de l’Etat actuellement maigres, les avocats-conseils de Bénin Contrôle, Me Charles Badou et Me Elie Vlavonou-Kponou étaient face à la presse ce vendredi 07 Novembre. Lors de cette conférence de presse qu’ils ont animée, les deux conseils de Bénin Contrôle ont expliqué que le recours formulé par l’Etat béninois par le biais de ses avocats-conseils n’est que suspensif de la décision rendue le 13 mai dernier à Abidjan en Côte-d’Ivoire.
« Le recours a un effet suspensif de la sentence. Le recours n’anéantit pas la sentence. La sentence existe», ont précisé les conférenciers en insistant sur le fait que personne ne peut préjuger le sens dans lequel la décision de la Ccja va être rendue. « A moins que le Gouvernement ne soit dans le secret des dieux, personne ne peut préjuger du sens dans lequel les juges à Abidjan vont rendre leur décision. C’est pourquoi, nous ne comprenons pas la précipitation et l’insistance du Gouvernement à conduire à terme le processus (d’appel d’offre) en cours », ont-ils enchaîné. Ceci, en faisant remarquer que si le Gouvernement poursuit la procédure d’adjudication du Pvi qui, faut-il insister, fait actuellement objet d’un contentieux, il exposerait les caisses publiques au cas où la décision de la juridiction Ccja venait à être confirmée. Cette décision, faut-il le rappeler enjoint l’Etat béninois premièrement à poursuivre l’exécution du Pvi avec Bénin Contrôle, la société adjudicataire du programme après l’appel d’offre du Gouvernement, faute de quoi, il se verrait contraint de verser la colossale somme de 129 milliards FCfa à la société de l’homme d’affaire Patrice Talon. « Si le Gouvernement conduit à terme le processus, ont insisté Me Badou et Me Vlavonou-Kponou, il aurait fait la seconde option : payer les 129 milliards Fcfa ». Invite à la sagesse Cette option, vue l’état actuel des caisses de l’Etat, serait un suicidaire pour le Bénin et son peuple. Raison pour laquelle lors de la conférence après avoir attiré l’attention du Gouvernement sur le risque qu’il court du fait de son acte, Me Charles Badou et Elie Vlavonou-Kponou ont invité les autorités à la sagesse et à plus de responsabilité. « Il est de sagesse qu’en attendant la décision de la cour, qu’aucune des parties ne prennent des actes qui vont rendre impossible l’exécution de la décision que cette juridiction aura à rendre. La sagesse aurait voulu que tout le monde attende la décision de la Ccja avant d’entreprendre des actes soit dans l’exécution ou dans un autre sens », ont conseillé les avocats-conseils de Bénin Contrôle pour qui le meilleur parti pour l’Etat béninois serait d’exécuter le contrat. Et dans ce sens, ils ont précisé que leur client, Bénin Contrôle dont les actionnaires sont des « Béninois patriotes », est prêt à conduire à terme son contrat avec l’Etat béninois.
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