Humeur du temps : une vie après la Marina !?

Octogénaire dans quelques jours, le président Soglo n’a pourtant rien perdu de sa sagacité et de son sens de la persuasion. Toujours apte à critiquer et à dire la vérité, c’est en homme sage qu’il s’est prononcé sur la succession de Yayi. Profitant de son dernier passage à la Marina où il a conduit une délégation japonaise venue de Yokohama pour signer un accord de partenariat avec le port de Cotonou, le président-maire a prodigué de sages conseils à Boni Yayi. 

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A sa sortie d’audience, il a affirmé urbi et orbi ceci : « Je suis venu ici pour dire au Chef de l’Etat qu’il existe une vie après le pouvoir et auquel il faut se préparer dès maintenant de façon méthodique et psychologique…. ».  Sages conseils ? Ils pourraient bien paraître trop irrévérencieux aux yeux du président de la République qui ne souffre guère qu’on lui donne des leçons ou qu’on éprouve à ce point son égo, surtout que lui-même chef de l’Etat était debout à ses côtés. On le voit aux côtés du maire de Cotonou, la tête baissée, l’air sérieux. Pas d’éclats de rire cette fois-ci. Le président a dû bien se contenir pour piger la leçon, certes difficile mais véridique et sincère. Cela donne l’impression que Yayi n’a pas renoncé à ses velléités révisionnistes. Lui qui a promis à Obama, le pape Bénoît XVI son départ du pouvoir en 2016 ne mérite pas cela. Pourtant, il maintient toujours dans le circuit parlementaire et contre vents et marées, le projet litigieux de la révision de la Constitution. Même en dépit des mises en garde teintées d’euphémisme de Bruno Amoussou qui conseillait, naguère sur canal3 à Yayi de ne pas perdre son temps à penser même réviser la Constitution s’il veut bien circuler tranquille dans Cotonou après avoir quitté le pouvoir. Rouler tranquille après le pouvoir, Yayi doit en faire une grosse préoccupation. Lui dont le mandat est maculé par un « Icc services » aussi ravageur que le virus Ebola et qui a permis de dépouiller près de 2 millions de béninois de leurs maigres économies au profit d’escrocs promus et protégés par son gouvernement.  N’est-ce pas lui, qui pourtant a toujours parlé  de Dieu et de l’amour du prochain qui a réussi à opposer les Béninois les uns aux autres par un discours de perversion et une politique de « diviser pour régner ».  Son bilan compte aussi les machines agricoles, les concours frauduleux, la disparition mystérieuse de Pierre Urbain Dangnivo, Cen Sad. Il a aussi réussi à instaurer un régime politique où on a de l’aversion pour les riches.  Tous ceux qui sont reconnus comme tels ont été persécutés, arrêtés, spoliés….On pourrait citer sans barguigner Séfou Fagbohoun dont tous les biens ont été arrachés. Idem pour Sébastien Ajavon, Martin Rodriguez, Patrice Talon et Samuel Dossou, tous floués par le Chef de l’Etat et contraints, pour la plupart, à l’exil. Quand donc, on a un tel bilan, on doit courir pour sauvegarder ses arrières une fois que la république et ses citoyens ne vous offrent aucune perspective de rempiler. On peut donc comprendre les jérémiades de ses partisans qui lancent le slogan « après nous, c’est nous ». Il s’agit de sauvegarder les arrières de Boni Yayi en mettant à la Marina un homme lige qu’il pourra téléguider à son aise. Mais cette porte de sortie sera bien malaisée pour lui. A en croire les déclarations du bâtonnier Jacques Migan sur une radio de la place la semaine passée, on peut envisager un autre sort pour Yayi. Celui de finir en bagne, à la Haye ou dans les chaudes geôles du Bénin.  L’avocat réunit à son encontre des éléments intentionnel  et légal de sa forfaiture. Il ne reste que celui matériel. Contrairement à Kérékou qui coule une retraite paisible à l’ombre des filaos et de Soglo qui bourlingue depuis 1996 où il a laissé le pouvoir, Yayi pour passer le reste de sa  vie en réclusion ou en exil hanté par les fantômes de Fagbohoun, Talon et de tout un peuple meurtri par dix ans de cafouillage. 

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