Le secteur pharmaceutique béninois s’enlise davantage dans la crise qui oppose le ministre de la santé Dorothée Akoko Kindé-Gazard au Conseil national de l’ordre des pharmaciens du Bénin (Cnpob). Concomitamment au renouvellement du bureau national de l’ordre national des pharmaciens du Bénin fait jeudi par le Conseil national de l’ordre national des pharmaciens du Bénin (Cnpob), une autre installation d’un autre bureau a eu lieu dans la même journée avec la bénédiction du ministre Gazard.
Volant la préséance au Conseil national de l’ordre des pharmaciens du Bénin (Cnpob), c’est le groupe minoritaire de pharmaciens soutenu par le ministre de la santé qui a d’abord procédé à l’installation de leur bureau au palais des congrès dans la matinée. « La mission qui nous a été confiée a été difficile, intense et délicate » a déclaré Dr Prospère Ahouansou, celui qui a coordonné les opérations de désignation des membres du bureau à ce niveau. A l’opposé de celui-ci, le groupe majoritaire des pharmaciens qui défendent l’indépendance de leur instance au Ministère de la santé, a quant à lui, procédé au renouvellement de son bureau national dans l’après midi.
Gazard met la charrue devant les bœufs
Après l’installation du bureau du camp qu’elle supporte, le ministre de la santé Dorothée Akoko-Kindé Gazard a appelé au dialogue. « Que le dialogue s’installe et se poursuive… », a-t-elle demandé pour rassurer les populations et les amener à savoir « que le seul endroit pour acheter les médicaments c’est les officines de pharmacies ». Un appel qui apparaît comme un désaveu du ministre manquant étonnamment de leadership contrairement à son habitude. Actuellement portée devant la Cour suprême du Bénin qui doit invalider un bureau, cette crise a été entretenue et nourrit par le ministre qui s’obstine à avoir la main mise sur le Conseil. Dans cette affaire, le ministre Kindé-Gazard s’est retrouvée juge et partie. Ce que dénonce le camp adverse qui soutien que selon l’article 89 de l’ordonnance 73-38 du 24 avril 1973 portant organisant et création des ordres de santé, « le seul arbitre qui s’impose à tout le monde est bien la cour suprême ».