Affaire Dangnivo : les non-dits de l’évasion du présumé assassin

Maintenu en prison depuis plusieurs années en attendant la programmation du dossier aux assises, le présumé assassin de Pierre Urbain Dangnivo s’est échappé de prison la semaine dernière. Les circonstances encore floues de son évasion suscitent plusieurs interrogations. Et le gouvernement semble faire économie de vérité.

Il s’est fait la belle. Le sieur Alofa, présumé assassin de Pierre Urbain Dangnivo s’est évadé à l’aide d’une corde de la prison civile d’Akpro-Misséréte où il est gardé en détention en attendant la programmation de son dossier aux assises. Cette évasion remet à la une un dossier qui a marqué le premier et le début du second mandat de Boni Yayi. Et dejà, tout comme en août 2010, à la disparition de ce cadre en service au ministère des Finances, la polémique enfle. Notamment en ce qui concerne la date même de son évasion. Officiellement, les autorités avancent la date du mercredi 4 dernier. Pourtant, sur les réseaux sociaux, il se dit que le sieur Alofa aurait fait son « prison break » au moins une semaine avant l’annonce officielle. D’ailleurs, la plateforme le Boulevard des Infos nous apprend que des  « journalistes d’une chaîne de radio de la place ont déclaré sur leur antenne qu’ayant eu vent d’une telle situation d’évasion, une équipe de leur radio a rencontré le régisseur de la prison d’Akpro-Missérété 72heures avant l’annonce officielle de l’évasion. » Et ce dernier a démenti l’information. Que s’est-il donc passé ?

Lors d’une conférence de presse animée vendredi dernier, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux a évoqué l’hypothèse d’une complicité interne (Lire ses propos en encadre). « Notre conviction est que cette évasion paraît douteuse », déclaré Valentin Djènontin. « Nous vous disons, attendant les révélations, des enquêtes qui sont en cours, qu’il y a une complicité interne », a-t-il révélé.  Car, « telle que la prison d’Akpro-Missereté est construite et fonctionne, on ne peut s’en échapper». 

A moitié prisonnier ?

Complicité, il y en sans doute eu. Mais à quel niveau, politique ou militaire (armée) ? En tout cas, des sources concordantes contactées par La Nouvelle Tribune renseignent que le sieur Alofa était dans de très bonnes grâces pendant son séjour carcéral. Il bénéficiait d’un certain nombre de privilèges qui faisaient de lui un homme à moitié libre. Selon Valentin Djènontin, cette évasion est survenue alors que la justice a fait « toutes les diligences et le dossier est pratiquement bouclé, pour que l’on puisse passer à l’étape de jugement » aux  prochaines assises. Cette coïncidence, ajouté au traitement de faveur dont bénéficiait le sieur Alofa, on peut donc émettre l’hypothèse plus que plausible selon laquelle son évasion est probablement une exfiltration orchestrée de main de maître par quelqu’un de haut placé. D’autant qu’aux dires des sources bien informées au sein de l’institution carcérale, le «  prisonnier de luxe » , aurait menacé de faire des révélations . A plusieurs occasions ses co- détenus l’auraient entendu dire que sa  détention aurait trop «  duré » et que «  ce n’est pas ce qu’on lui avait promis » Alors question :si exfiltration il ya eu, par qui et pourquoi, et quel sort lui sera réservé par ceux qui l’ont exfiltré ? Ce sont des interrogations que soulève désormais cette affaire qui va certainement encore faire couler beaucoup d’encre et de salive les jours à venir. (Affaire à suivre)

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