Crise des pharmaciens : les griefs de l’Ordre du ministère de la santé contre le bureau de Dr Moutiatou

Réunis hier autour de  leur président Dr Henri Charles Aïnadou au Codiam, les pharmaciens du nouveau bureau installé par le ministère de la santé ont donné leur son de cloche révélant une kyrielle de dents qu’ils ont contre leurs collègues du bureau dirigé par  Dr Moutiatou Toukourou et qui selon eux justifient la crise qui secoue  actuellement le secteur  pharmaceutique au Bénin.

Dire qu’il y a une crise dans le secteur pharmaceutique au Bénin n’est pas trahir un secret. Tout en reconnaissant l’effectivité de cette crise qui fait couler beaucoup d’encre et de salive, le nouveau bureau élu du Conseil de l’ordre national  des pharmaciens du Bénin et installé sous la supervision du ministère de la santé est revenu sur des faits que ces membres reprochent au camp adverse dirigé par Dr Moutiatou Toukourou. De ce qu’ils ont dit hier au cours d’un point de presse tenu au Codiam, les griefs qu’ils ont contre le bureau sortant portent essentiellement sur la gestion des affaires du secteur, l’absence d’équité, l’exclusion… Mais avant d’étaler les  points d’achoppement, le président du nouveau bureau affilié au ministère de  la santé a fait une clarification. «Conformément à l’article 94 fixant les modalités d’organisation des élections, arrêté ministériel, relevé du conseil des ministres, l’ordre national des pharmaciens du Bénin a un nouveau bureau élu le 27 décembre 2014 et installé le 08 janvier 2015 ayant pris fonction le 20 janvier 2015 avec à sa tête  Dr Henri Charles Aïnadou »  a indiqué le nouveau patron des pharmaciens.  Pour lui, les élections sont bel et bien terminées et vient de s’ouvrir avec son équipe, «une nouvelle ère de gouvernance de l’ordre des pharmaciens basée sur l’équité dans les prises de décision, le refus des conflits d’intérêts, le respect du pharmacien dans sa dignité, dans son honorabilité, le souci de mieux promouvoir les pharmaciens dans sa mission de service public… ».  Il a également assuré que «le temps du dénigrement, de l’injonction de tous genres, de l’opprobre jetée sur  toute une corporation, d’un ordre au service de quelques-uns au détriment  de l’intérêt général, est désormais conjugué passé». Tout comme lui, son vice-président, Dr Ismaël Onifadé a fustigé le bureau sortant. 

Régularité et haros des jeunes pharmaciens

Parlant des élections ordinales, il a d’abord assuré que le ministre de la Santé Kindé Gazard en prenant Un arrêté pour la tenue desdites élections est intervenu comme le stipule l’article 94 de l’ordonnance régissant la création de l’ordre.  Non seulement au niveau des pharmaciens mais aussi pour d’autres corps du secteur de la santé, dit-il, « c’est le ministre qui prend un arrêté pour fixer les modalités » d’organisation des élections pour le renouvellement des instances dirigeantes de l’ordre « évidemment sur proposition du conseil de l’ordre concerné». Plus tonitruant, le représentant des syndicats du secteur pharmaceutique, Louis Kokpémèdji a dénoncé les blocages de dossiers de jeunes pharmaciens par l’ordre sortant. Selon, lui l’ordre sortant s’est mis à dos les jeunes de la profession et a inventé de rigoureux  critères d’éligibilité pour les exclure du processus électoral. «Le conseil sortant a poussé le bouchon très loin en méprisant la couche montante de la profession que constitue la jeunesse». A l’en croire, le ministre a bien fait de stopper  l’ancienne équipe qui selon lui n’accorde aucune chance d’exercice dans la profession  à ceux qui n’ont pas de parents pharmaciens.

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