Robert Dossou: «la classe politique d’aujourd’hui a perverti le peuple»

L’ancien président de la Cour constitutionnelle, Me Robert Dossou, était présent à la soirée politique organisée par la Fondation Friedrich Ebert, bureau de Cotonou, vendredi dernier.

Cette soirée politique, la sixième du genre, a porté sur le thème « Quel Parlement pour préserver les acquis démocratiques au Bénin ? » Me Robert Dossou trouve cette question « légitime, opportune.» « Mais la réponse, on l’aura avec l’histoire », a-t-il nuancé. Membre de la commission qui a rédigé l’actuelle constitution béninoise en 1990, il a profité de cette soirée politique pour vanter les mérites de ladite loi fondamentale. «Nous avons mis sur pied une bonne constitution», a-t-il martelé. Cette prise de position de l’ancien président de la Cour constitutionnelle qui ne dit pas son nom tombe à pic. Etant donné que le président Boni Yayi et ses partisans ont entamé une nouvelle campagne autour de leur funeste projet de révision opportuniste de la constitution. « Pour rédiger la Constitution, nous avons revisité l’histoire du Dahomey (actuel Bénin) de 1945 à 1990 », a rappelé le président du Comité préparatoire de la Conférence nationale de février 1990. Et cela a été fait, car les rédacteurs de cette loi fondamentale du renouveau démocratique ont admirablement tiré leçon des crises majeures qu’a connues le Bénin.

Parlant donc des soubresauts et moments d’incertitudes que connaît actuellement la démocratie béninoise, Me Robert Dossou se montre optimiste. «Je suis déçu, amer mais je ne suis pas effrayé », a-t-il rassuré. Car, « aucune démocratie ne se construit en dix ans, en 50 ans », a-t-il justifié avant de faire cette mise en garde : «Ne touchez jamais au multipartisme intégral». Du reste, Me Robert Dossou demeure convaincu que le peuple a été perverti par la classe politique d’aujourd’hui. Conséquence : «il y a beaucoup de marcheurs. Il n’y a plus de (véritables) militants». 

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