Des corps déchiquetés, des survivants avec des séquelles repoussantes, des cancers, des microcéphalies, des hémorragies internes, des enfants victimes d’irradiation in utero. La douleur est encore vive dans les esprits, 70 ans après le bombardement nucléaire américain sur la ville japonaise d’Hiroshima avant celui, trois plus tard de Nagasaki.
Ce jeudi 06 août 2015 le pays a commémoré le 70ème anniversaire de cette tragédie qui a plongé l’humanité dans la réalité des armes nucléaires. Sur les lieux, notamment dans le parc de la paix, considéré comme l’épicentre de la déflagration, Kazumi Matsui, le maire de la ville d’Hiroshima reproche à l’homme sa funeste idée d’invention de l’arme la plus terrible au monde. Aujourd’hui âgé, de 80 ans pour la plupart, les survivants subissent l’indifférence d’une partie de la jeune génération. A Hiroshima, rapportent des médias, les survivants, encore appelés les « Hibakusha » n’ont plus l’écoute des enfants dans les collèges. Ils se lassent d’avoir trop entendu leur histoire. Actifs avec des mouvements anti-nucléaires, les « Hibakusha » sont souvent taxés d’être manipulés par ces organisations qui redoutent le redémarrage des centrales du Japon après l’autre drame plus récent de Fukushima. Ces organisations et les « Hibakusha » tentent souvent de faire un pont entre Hiroshima et Fukushima. Un lien que certains refusent de voir. Le pays qui de la tragédie nucléaire de Hiroshima s’est résolument lancé dans le pacifisme se contente du parapluie sécuritaire des Etats-Unis. Mais va-t-il en être toujours ainsi ? On se demande si le Japon, dans un monde de plus en plus agité ne va pas un jour, se doter de la bombe. Déjà, contre ce pacifisme légendaire, le premier ministre Shinzo Abe a fait voter des lois de sécurité qui engageront davantage, le Japon dans des interventions militaires extérieures. Aussi, avec les tensions diplomatiques entre l’empire du soleil levant et l’empire du milieu, le Japon pourrait être tenté de céder un peu de son pacifisme.
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