PPEA II: Où sont finalement passés les fonds hollandais?

Vérité, diversion ou intox? Le peuple béninois se retrouve confus dans la tumultueuse affaire de prévarication de l’aide des Pays-Bas qui fait l’actualité au Bénin depuis quelques mois.

Une conversation avec un artisan après le rejet de la levée de l’immunité parlementaire du député Barthélémy Kassa impliqué dans la gestion de l’affaire Ppea2, et l’on s’aperçoit de  la confusion dans l’esprit de ce citoyen lambda. En effet, il ne comprend pas pourquoi malgré la volonté affichée du chef de l’Etat à faire la lumière sur cette affaire qui salit le nom du Bénin à l’étranger, l’on n’a pas pu donner les moyens à Kassa de se faire entendre par la justice. Ensuite, il a affiché un étonnement sur un autre aspect. Le gouvernement a mis une commission sur pied, histoire de vérifier l’effectivité des travaux. Cette commission a prouvé que sur les soixante(60) puits initialement prévus dans le programme, 56 ont déjà été réalisés. Il demanda alors à savoir si ce sont  les 4 puits restants, qui coûtent les 2,6 milliards de francs dont-on parle. Impossible de lui donner une réponse exacte. Curieux, l’artisan voulait savoir pourquoi l’on parle alors de détournement si ce n’est que 4 puits qui restent à être forés.  Plus la discussion avançait, plus il est décidé à mieux comprendre cette affaire de Ppea2. Pourquoi les Hollandais ont-ils suspecté la mauvaise gestion de leur aide? se demandait-il. Aussi, s’interrogea-t-il sur les raisons qui ont amené le gouvernement à faire auditer par le cabinet Kroll la gestion du Ppea2. Pourquoi avoir  lancé un mandat d’arrêt international contre les autres ‘’faussaires’’ cités dans le rapport Kroll si au finish, le gouvernement semble prouver qu’il n’y a pas détournement?  Quel serait le sort des fonctionnaires indexés par le rapport Kroll et dont la radiation est en cours? Plusieurs interrogations qui méritent une explication. La gestion de l’affaire Ppea2 par le gouvernement et sa mouvance parlementaire laisse  à comprendre qu’il n’y a jamais eu détournement des fonds hollandais.  Alors, l’on se demande où est réellement passé l’aide des Pays-Bas.

Pure manipulation

Il est clair qu’il y a eu prévarication des fonds des Pays-Bas destinés au Programme pluriannuel d’appui au secteur eau et assainissement(Ppea2). Les Hollandais l’ont prouvé et le gouvernement béninois en est conscient. La convocation du président Boni Yayi par son homologue des Pays-Bas pour s’expliquer sur sa gestion de cette affaire  en est la preuve tangible. L’opinion publique et internationale a été flouée. Le président Boni Yayi a une fois encore montré que la lutte contre la corruption dont il se réclame être le chantre, n’est qu’un vain concept.  Pressé mais jamais prêt, Boni Yayi a voulu montrer aux Néerlandais qu’il est décidé à faire la lumière  sur cette affaire. Hélas. En réalité, tout porte à croire que le président Boni Yayi et sa mouvance parlementaire ont tout mis en œuvre pour brouiller les pistes. Dans un mélange savant de vice de procédure et de communication propagandiste, ils ont réussi a semé la confusion dans la tête du citoyen lambda. Ainsi assiste-t-on au déroulement d’une stratégie bien orchestrée pour camoufler cet énième gros scandale financier de l’ère Yayi.  Le peuple béninois n’est pas dupe.  La vérité doit se savoir et les responsabilités devront être situées

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