Revoir la coopération bénino-française

Pour le plein épanouissement du secteur privé béninois, le Benin devrait revoir les modalités de coopération avec la France.  Le Bénin entretient des relations bilatérales avec une diversité de pays développés.

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Parmi ceux-ci, il en est un qui se distingue immanquablement du lot. Comme la plupart des pays africains francophones, la coopération bilatérale entre le Bénin et la France souffre de plusieurs maux dont la plupart sont souvent interprétés dans le mauvais sens. L’un de ces maux est le manque de définition de priorités économiques par le pays ouest africain.

Les priorités économiques

D’après l’ambassade de France au Bénin, le chiffre 25 représente le nombre d’entreprises françaises opérant au Bénin. La France à travers ses opérateurs économiques contribue à approvisionner le marché béninois en produits agroalimentaires, en produits pharmaceutiques, en équipements électroniques et industriels, en textile et aussi en habillement. Les exportations françaises au Bénin se chiffrent en centaines de milliards de Francs CFA. En 2013 par exemple, le volume des importations françaises au Bénin était estimé à 176 milliards de francs CFA. En termes d’investissement et d’échanges commerciaux, les priorités des opérateurs privés français sont clairement définies dans le pays ouest africain. Le gouvernement et la diplomatie française constituent des partenaires solides qui facilitent l’ancrage des sociétés privées françaises au Bénin. L’image projetée par le Bénin par contre est toute autre.

Le Bénin ne dispose pas de mécanismes et politiques qui lui permettent d’accompagner et d’évaluer concrètement la performance des privés béninois en France. Par ailleurs, le nombre d’entreprises évoluant dans l’hexagone est inconnu. La balance commerciale du pays ouest africain a toujours été déficitaire par rapport à la France. En 2013, il est estimé que les exportations béninoises vers la France se chiffraient à seulement 2,6 milliards de francs CFA composées majoritairement de produits agricoles, sylvicoles, de la pêche et de l’aquaculture, de fruits tropicaux et de coton. Non seulement le volume d’exportation du Bénin vers la France n’a jamais connu d’évolution exponentielle depuis l’indépendance du Bénin en 1960, mais aussi le pays de l’Afrique occidentale a véritablement échoué dans la mise en place des systèmes efficaces pour suivre et évaluer les éventuels progrès réalisés dans ce sens.

Au-delà de toute complexité des modèles économiques en vogue, il y a des fondamentaux qui dictent la direction de la croissance économique. Entre le Bénin et la France, un seul des deux pays a su depuis les années 60 les mettre en branle pour favoriser l’émancipation de son secteur privé dans l’autre pays.La vision alafia2025 de faire du Bénin un pays à une économie prospère passe par la collaboration entre les privés béninois et le gouvernement, non seulement au Bénin mais aussi à l’étranger, et en France en l’occurrence. Pour cela, il faut absolument que le gouvernement arrête de harceler les acteurs du secteur privé et focalise ses actions non seulement sur les réformes mais une collaboration holistique avec les entrepreneurs locaux et ceux de la diaspora.

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Alan Akakpo est responsable d’IMANI Francophone – Bénin.

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