Sénégal : un journaliste condamné pour homosexualité

Actes contre nature. C’est la désignation donnée au chef d’accusation pour lequel Tamsir Jupiter Ndiaye, journaliste sénégalais a été inculpé vendredi dernier par la justice de son pays. Il écope en effet de six mois de prison pour homosexualité après avoir été innocenté des accusations de pédophilie et de conduite en état d’ébriété.

Une peine plutôt clémente si on s’en tient aux dispositions de l’article 319 du code pénal sénégalais qui prévoit une peine de cinq ans d’emprisonnement et 2500 dollars d’amende pour homosexualité. Et le journaliste n’a pas été condamné à cette lourde peine, c’est parce que des doutes persistes sur l’accusation. Il a été jugé sur des allégations d’un jeune garçon qui l’accuse de l’avoir obligé à pratiquer une fellation après l’avoir embarqué dans son véhicule alors qu’il lui avait simplement demandé le chemin à Dakar.

Une accusation que le journaliste dément jurant avoir été piégé. Selon sa version, il a aperçu deux jeunes dont son accusateur en train de se battre et s’est proposé de les départager en exfiltrant celui-ci. Acte qui lui a valu d’être poursuivi par une bande de jeunes à qui il a échappé en se rendant dans un commissariat.

Bon samaritain dans un piège !

Cette affaire paraît être l’histoire d’un bon samaritain pris dans un piège. Le journaliste s’est fait voler son portable par le jeune qu’il a sauvé. Ceci, le jeune présumé victime d’homosexualité l’a reconnu. La presse sénégalaise ne semble pas gober sa culpabilité. La police non plus par son intervention ne laisse pas croire à une culpabilité du journaliste. Rapporte-t-on, ce n’est qu’après avoir retrouvé le portable de Tamsir Ndiaye dans la poche du jeune homme que la police a conclu à des actes de viol. Ce qui n’empêche pas le tribunal de le condamner. La présomption d’innocence a carrément été bafouée à en croire son avocat Me Khoureyssi. Il faut dire que Tamsir Ndiaye a un passé qui ne milite pas trop en sa faveur. En 2012, il avait déjà écopé de deux ans d’emprisonnement pour non seulement « homosexualité » mais aussi pour détention illégale d’arme avant d’être libéré en 2013, gracié par le ministère de la justice.

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