Burkina : le langage plutôt sport du général Diendéré

Des regrets. De plates excuses à la Nation et au Peuple Burkinabé. Comme si les femmes et les hommes tombés au cours de cet accès de folie du RSP (le régiment de sécurité présidentielle) avaient reçu des balles en passant par hasard près du camp de Naaba Koo II lors d’un exercice de tirs qui dérape.

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Le général serait comme le défenseur d’une équipe qui a trop appuyé un tacle qui met en charpie les chevilles du joueur adverse. Mais dans un tel cas, le joueur est sanctionné. Il ne peut se dérober par une simple reconnaissance de la faute, par un simple pardon. Tels les hooligans qui veulent voir leur équipe gagner coûte que coûte, les hommes du RSP ont envahi le terrain pendant le match.

Ils saccagent, blessent et causent la mort. Et Diendéré voudrait que ces incidents soient oubliés ? A moins de considérer les compétitions sportives comme des activités hautement plus nobles et plus morales, il devrait être possible pour les femmes et les hommes engagés pour la cause d’une Nation de se voir appliquer les règles éthiques établies au nom de son Peuple.

En sport, toute simulation, toute dissimulation, toute falsification, toute brutalité, toute tricherie sont sanctionnées. Du moins, tendent à l’être, quand ces écarts sont établis ou connus. Des sanctions pouvant aller de l’avertissement jusqu’à la radiation en passant par l’exclusion et la suspension. Et même jusqu’à l’action pénale. Compaoré et l’ex parti majoritaire CDP (le Congrès pour la démocratie et le progrès) ont voulu tricher comme ils le faisaient depuis 27 années. Le premier est chassé, le second mis à l’index.

Qu’on recale les complices de Blaise en les mettant hors-jeu pour les nouvelles compétitions électorales n’a rien de scandaleux. Que le CDP remplace ses brebis galeuses par d’autres éléments pas trop compromis dans cette entreprise de tricherie que constitue la modification de la constitution Burkinabé. A moins que ces partisans de Compaoré et sympathisants du putschiste Diendéré tiennent, juste grâce aux élections, à échapper au compte que la justice Burkinabé voudra faire sur les 27 années de Compaoré.

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Ils recherchent l’immunité par le mandat électif. Cela s’est déjà produit ailleurs.

Passer par pertes et profits les années Compaoré, de ses fidèles et de ses comparses, c’est le CDP qui en tirerait l’avantage.

Comme les blessés et les morts que le général putschiste voudrait faire passer pour les avatars de sa misérable performance ou de sa sinistre contre-performance

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