Intégration en Afrique de l’ouest : le corridor Abidjan-Lagos en focus

Les efforts resteront vains si les textes en termes de circulation de bien, de personnes et de capitaux ne sont pas connus et appliqués : un focus particulier sur le corridor Abidjan-Lagos.

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La création des communautés économiques en Afrique a éveillé bien des espoirs au sein des pays africains. La Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest(CEDEAO) en particulier a nourrit les espoirs d’intégration des peuples qui la compose. Quarante (40) ans  après sa création, cette dernière projette malgré elle, l’image d’une entité particulièrement bureaucratique. Les mécanismes de circulation de biens et personnes en termes de transport routier sur le corridor Abidjan-Lagos illustrent les problèmes d’ignorance et de non application des textes de la CEDEAO par les pays membres. Le manque de transparence au niveau de la gestion des réseaux officieux de collecte de frais de droits de passage par ailleurs témoigne du manque de volonté des pays ouest africains à respecter les protocoles intelligemment pensés par l’élite des économistes desdits pays.

L’ignorance des citoyens ouest africains

Selon la Commission de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), la route assure plus de 90% des échanges commerciaux à l’intérieur de l’Union et environ 77% des immigrants  payent des pots-de-vin à chaque passage aux postes transfrontaliers des pays membres. La pertinence de 40 ans d’effort d’intégration se trouve affaiblie lorsque les pays membres de la CEDEAO manquent notamment de prendre la responsabilité d’appliquer les résolutions en matière de circulation de biens et personnes qu’ils se sont librement prescrits.

Quoi que les études empiriques ne soient pas légion, une étude datant de trois décennies déjà révélait à l’époque que certains citoyens de pays membres de la communauté économique ouest africaine pensaient que l’ECOWAS (équivalent en langue anglaise du sigle CEDEAO) était une équipe de football en Angleterre ! A l’heure actuelle, il est difficile de juger sur la base de simples observations si l’ignorance des textes et des droits est moins profonde.

Les douaniers zélés qui perçoivent arbitrairement et de façon discriminatoire les frais illicites de traversée desdites frontières violent les principes de la CEDEAO. Il en est de même pour les citoyens qui semblent ignorer leur droit de libre circulation dans l’espace économique. Dans un tel contexte, il est important que le citoyen lambda Ouest Africain s’imprègne des textes afin de revendiquer ses droits, en l’occurrence ceux de libre circulation. Les organisations de la société civile et différents groupuscules activistes se doivent de sensibiliser toutes les couches de la société afin que les déviances soient éliminées

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Par Alan Akakpo et Abdel-Hamid Biema | IMANI Francophone

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