Il n’a que quelques jours encore à faire, mais il veut faire assez pour le Burkina Faso. Lui c’est Michel Kafando, le président de la transition burkinabè qui vient d’installer la commission de réforme des armées de son pays.
Il s’agit d’un projet capital pour l’avenir de ce pays qui depuis son indépendance connaît une histoire marquée par des putschs, des régimes militaires dont le dernier est celui de Blaise Compaoré chassé du pouvoir par un soulèvement populaire en octobre 2014. Cette commission composée exclusivement de militaires-20 au total- est chargée d’une mission : « formuler des propositions » devant permettre d’éloigner l’armée de la chose politique au pays des hommes intègres. En clair, le Burkina ne veut plus d’une implication des militaires dans la gestion de ses affaires politiques. La commission a pour président le colonel-major Allassane Moné qui est également le secrétaire général du ministère de la Défense. Ayant pris la mesure de ce qu’on attend de lui et de toute son équipe, il a déclaré « nous voulons que l’armé retrouve sa mission régalienne et républicaine qui consiste à la défense du territoire et à l’appui à la sécurité nationale ». Seul couac qui fait débat actuellement, c’est l’absence de civil dans cette commission. On déplore que cette commission ne soit pas mixte. Mais, le colonel-major rassure qu’au besoin « la commission pourrait faire appel à des ressources extérieures » à l’armée que ce soit au niveau national qu’à l’international.