Burundi : Rester ferme face au régime de Bujumbura

L’Union Africaine a l’occasion à travers sa décision de l’envoi de 5000 soldats au Burundi et du délai fixé au pays pour se prononcer, de prouver à la communauté internationale et à ‘ensemble des Etats du continent, de sa capacité d’action, d’intervention et surtout de moyens de rappels à l’ordre des régimes liberticides et tortionnaires.

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Lesquels bafouent les textes qui devraient régir le fonctionnement de l’Etat. Et qui installent à la place, la tyrannie comme système de gestion du pouvoir. Marqué par l’usage exacerbé de la violence et de la production de la terreur. Comme c’est le cas au Burundi, depuis que le Président Pierre Nkuruzinza, a été visité par la vilaine idée de fouler au pied, les accords d’Arusha et d’imposer par la force, sa candidature aux dernières élections présidentielles. S’offrant ainsi un troisième mandat que lesdits accords, établis pour pacifier le pays qui sortait de la guerre civile, ne permettent pas aux dirigeants de ce pays. L’entêtement du Président Nkuruzinza à obtenir ce troisième mandat, avait créé depuis décembre 2014, des mouvements de contestation populaires à Bujumbura et sur l’ensemble du pays.

En réaction, le pouvoir de Bujumbura a opté pour la répression et les liquidations des opposants, des activistes, des membres de la société civile et es défenseurs des droits de l’homme. Petit à petit, le régime a plongé le pays dans la violence, à travers des exécutions extrajudiciaires, des arrestations, des détentions arbitraires, des tortures et des menaces. Ce régime a réussi à transformer Bujumbura, en ville criminogène où de jour comme de nuit, l’armée et la police distribuent la mort aux habitants des quartiers contestataires. Installant dans la capitale, un climat de dangerosité qui a fini par réveiller des vieux démons qui seraient peut-être à l’origine de l’attaque des trois camps militaires dans la nuit de vendredi 11 au samedi 12 décembre 2015. Une attaque qui a crée des frayeurs, prouvant à ceux qui en doutaient encore, que le pays peut si rien n’est fait, basculer dans la guerre civile..

Les centaines de personnes qui ont perdu leur vie à ce jour, tout comme les nombreux déplacés qui ont trouvé asile au Rwanda, en République démocratique du Congo et en Ouganda, doivent  leurs malheurs à l’indifférence de l’Union africaine. Plutôt à l’arrogance et aux actes de défiance du pouvoir de Bujumbura. Lequel extermine au quotidien les manifestants, exécute sans procès les personnes arrêtées. Ce régime est resté indifférent aux appels des Chefs d’Etat voisins à mettre fin au climat de violence, le cas du Président Paul Kagame, de l’Union africaine et depuis quelques temps, de l’Union européenne et de la communauté internationale en général. C’est vrai que si le régime de Bujumbura est arrivé à ces extrémités, cela est aussi en partie lié à la mollesse des interpellations de ce régime par les différentes organisations qui disposent pourtant des moyens coercitifs. Si cette fois, l’Union africaine décide de passer à l’action, il ne faudrait surtout pas qu’elle soit un tout petit peu complaisante à l’endroit de ce régime qui aveuglé par le désir de conserver le pouvoir, est capable d’envoyer à l’Hadès, tous ceux qui s’opposent à son ambition.

Que l’Union africaine garde la même fermeté face à ce régime qui s’illustre par des attitudes condescendantes en qualifiant l’envoi de 5000 soldats sur son territoire comme étant : «une armée d’invasion et d’occupation». De tels propos à l’endroit de l’organisation communautaire, exprime non seulement la désinvolture de ce régime face à des initiatives de retour à la paix, mais encore et surtout le refus de ce régime de coopérer en vue de trouver les possibilités de pacification du pays. On peut donc présager que les deux chambres du parlement que le gouvernement a demandé de se prononcer sur l’envoi de ces soldats ce jour, suivront certainement la position du gouvernement déjà exprimée, qui est celle du refus. A l’Union africaine de rester déterminée et de passer à l’action. Afin que le pouvoir de Bujumbura ressente l’emprise de la communauté sur les Etats. Et que cela fasse aussi réfléchir d’autres régimes comme celui de Kinshasa qui entend obtenir par la tyrannie, la modification de la constitution, qui est lavoie royale qui conduit subtilement au troisième mandat

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