Malgré la fronde de certains caciques, le Conseil national des Fcbe, tenu au Palais des congrès vendredi dernier a approuvé le choix de Lionel Zinsou comme candidat unique de l’Alliance au pouvoir, à la présidentielle du 28 février prochain.
«Vous m’avez fait une grande confiance. Je ne la décevrai pas. Nous allons gagner ensemble. Oui, j’accepte de conduire les Fcbe à la présidentielle de 2016». C’est ainsi que Lionel Zinsou a répondu favorablement à l’appel des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe). L’actuel premier ministre accepte ainsi d’être le dauphin du président Boni Yayi à la présidentielle de 2016. Il a officiellement donné son accord lors du Conseil national extraordinaire. Tenu vendredi dernier dans la majestueuse salle rouge du Palais des congrès de Cotonou, ce conseil national devrait se pencher sur les conclusions du Comité ad ’hoc, mis en place pour conduire le processus de désignation du candidat unique de l’Alliance. Sur les 11 dossiers de candidature reçus, le comité a, après l’intervention du chef de l’Etat, retenu celui de l’ancien patron des fonds d’investissement PAI Partners. Ce choix controversé du comité ad ‘hoc a été validé par le Conseil national du vendredi, en présence de Boni Yayi, Lionel Zinsou et la grande majorité des lieutenants de la famille Fcbe. «Les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) ont enregistré une victoire éclatante dans la cohésion, a déclaré Amos Elègbè, conseiller spécial aux affaires politiques de Boni Yayi. «Nous avons réussi à faire passer ce choix de l’Alliance à travers le rapport du comité chargé de conduire au choix de ce candidat, a-t-il ajouté. Nous avons réussi à faire adopter ce rapport et mieux, nous avons pris un communiqué final.»
Abiola : « Oui, mais… »
Le monsieur politique de Boni Yayi souligne que « notre classe politique est vivante malgré les difficultés que nous avons. Nous sommes la première force politique et nous devons donner l’exemple aux autres formations politiques que nous attendons afin qu’elles choisissent aussi leur candidat pour que justement l’alternance se réalise dans notre pays à partir du 28 février 2016. » A ce Conseil national extraordinaire, le discours le plus attendu était celui du vice-premier ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le professeur François Abiola, grand militant Fcbe et ami du président Boni Yayi lorgnait lui aussi le fauteuil de la Marina. Il ambitionnait, à cet effet, d’être le porte-étendard de la plus grande force politique nationale. Depuis la désignation de Lionel Zinsou, le professeur Abiola n’avait pas réagi. Fervent défenseur des actions de Boni Yayi, accepterait-il ce choix qui met fin à ses ambitions présidentielles? Surtout que, dans certains cercles, l’on n’excluait pas l’éventualité que le plus ancien ministre de l’actuel gouvernement rejoigne la barque des frondeurs ; le trio Marcel de Souza, Chabi Sika et Alexandre Hountondji. Ces derniers ont, pour rappel, saisi la Cour constitutionnel et la Cour d’appel pour protester contre la procédure ayant abouti au choix de Lionel Zinsou. « Monsieur le Président de la République, je ne suis pas le candidat désigné mais je suis solidaire du candidat désigné », a déclaré le professeur Abiola dans un discours plusieurs fois ovationné. L’homme « aurait bien voulu être à la place de Lionel Zinsou », mais il reste convaincu que la présidence « n’est pas un banc, c’est un fauteuil ». « Mon parcours avec le chef de l’état ne me permet pas de brouiller les cartes aux derniers moments. J’aurais pu le faire depuis longtemps mais ce n’est pas au dernier moment qu’il faut faire cela », a-t-il poursuivi. Mettant les Fcbe en garde contre «l’excès de confiance ». Car «Il s’agit maintenant de travailler, de convaincre les autres et surtout éviter de dire c’est le meilleur candidat, il n’a pas de tache, il n’a pas ceci, il n’a pas cela… Ne blessons pas les autres. Prions donc Dieu. Armons-nous de stratégies. Nous devons travailler. Nous devons aller vers tous les autres. Nous devons trouver les mots d’apaisement. » Un brin de réalisme bien justifiable. Quand on sait qu’en dehors des trois caciques Fcbe qui protestent, un animal politique comme Gbadamassi, pourtant membre des Fcbe, ne s’est pas encore décidé. Il était d’ailleurs absent au rendez-vous de ce 18 décembre
Lire Gbadamassi et Bako-Arifari boycottent l’investiture de Lionel Zinsou