Après l’appel au transfert des usines de la Sodeco dans le giron de l’Etat lancé vendredi dernier par le Synatra-Sodeco au président de la république, le Syltra-Sodeco a vigoureusement protesté contre cette invite qui n’aurait que des inconvénients pour le pays et les travailleurs de la Sodeco. C’était hier, à la faveur d’un point de presse à la Bourse de travail.
Les travailleurs de la société pour le développement du coton ne veulent pas de l’étatisation de leur société (la Sodéco). Réunis hier, mercredi 2 décembre 2015, à la Bourse du travail à l’appel de leur syndicat, le Syndicat libre des travailleurs de la Sodeco (Syltra-Sodeco), les travailleurs ont clairement marqué leur opposition à cette idée d’étatisation de la Sodeco de plus en plus agitée par un syndicat de la maison, précisément le Synatra-Sodeco. Lors de son conseil syndical annuel vendredi 27 novembre dernier, le Synatra-Sodeco, dans un appel à l’endroit du Chef de l’Etat, a en effet demandé le retour des usines de la Sodeco dans le giron de l’Etat. C’est cet appel mal inspiré du Synatra-Sodeco, consécutif à un autre du même genre fait quelques semaines plus tôt, qui a fait sortir les travailleurs membres du Syltra-Sodeco de leurs gonds. Lors du point de presse qu’ils ont animé hier, à la Bourse du travail à Cotonou, les militants du Syltra-Sodeco, par la voix de leur Secrétaire général, Idrissou Bouraïma, se sont démarqués de ces déclarations. Très scandalisé et révolté, le Syltra-Sodeco affirme ne pas se retrouver dans ces déclarations invitant à l’étatisation de la Sodeco qui, à en croire les travailleurs, est aujourd’hui asphyxiée par le refus de l’Etat, via la Sonapra, de payer les dettes accumulées durant les trois dernières campagnes cotonnières sous la réquisition et qui s’élève à environ 29,5 milliards FCFA.
Option à multiples inconvénients
Le Syltra-Sodeco, lors de sa médiatique hier, a démontré que le retour de la Sodeco dans le patrimoine de l’Etat proposé était une mauvaise option. Ceci, car cette option comporte beaucoup d’inconvénients non seulement pour le pays mais aussi pour les travailleurs. Selon Idrissou Bouraïma, l’appel du Synatra-Sodeco est de nature à « porter atteinte au déroulement normal des procédures judiciaires en cours, étant donné que l’affaire est toujours pendante devant la Cour commune de justice d’Arbitrage (Ccja) de l’Ohada à Abidjan (en Côte d’Ivoire) ». Mais aussi, précise le Sg Bouraïma, l’appel du Synatra-Sodeco constitue surtout une grave menace à l’emploi et à la carrière des travailleurs de la Sodeco. C’est pourquoi le Syltra-Sodeco « conseille vivement au gouvernement de respecter les décisions de justice afin d’éviter de graves conséquences financières pour les pauvres contribuables béninois ». Rappelant au président, les conséquences économiques (environ 90 milliards FCFA de manque à gagner pour l’Etat béninois) de l’égrenage à façon et la réquisition des usines de la Sodeco, le Syltra-Sodeco a également à la fin de ces pratiques. Par la même occasion, Idrissou Bouraïma a invité tous les travailleurs de la Sodeco à se tenir en ordre de bataille contre toute tentative ou toute velléité d’un quelconque transfert des usines de la Société dans le patrimoine de l’Etat.
Présent au point de presse, le Secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) a assuré les travailleurs de la Sodeco de son soutien et celui de la Csa-Bénin. « je suis venu vous apporter le soutien entier de la Csa-Bénin (…) car votre cause est juste », a déclaré le Sg Lokossou avant d’inviter à son tour les travailleurs à la mobilisation et à la solidarité