Oser s’exprimer sur l’unité nationale

A la fin de cette semaine, Convergence d’Actions pour l’Unité Nationale, CAUNAB, organise une rencontre dans les locaux du Ministère chargé des Relations avec les Institutions, à la tour administrative.

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Cette manifestation qui se tient juste après les obsèques du Président Mathieu Kérékou, peut apparaitre comme une sorte d’hommage, malgré ce qu’on peut lui reprocher sur d’autres plans, à son souci permanent de l’unité nationale et de la cohésion du Bénin. Tel n’était pas l’objectif poursuivi par l’association. Le hasard des circonstances a pourtant bien fait les choses. Kérékou fut le seul Président du Bénin à recommander fortement l’adoption d’une charte de l’Unité Nationale pour baliser solidement les résolutions de la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation. Ce fut avec raison. Sa succession a, en effet, développé la crainte d’un affrontement entre les différentes composantes du pays au point même d’amener la Cour Constitutionnelle telle qu’elle est aujourd’hui à reconnaitre que la Constitution a été « oubliée ».

Cette rencontre se justifie en ce moment parce que nous sommes en droit de demander, et même d’exiger, que nos compatriotes qui aspirent à diriger le pays se prononcent clairement, avec des propositions à l’appui, sur leurs positions face aux menaces encourues par la cohésion de notre Bénin.

Il est de notoriété publique que nos formations politiques gardent un silence complice à propos de ces menaces et des risques à craindre de l’exacerbation des contradictions régionalistes ; chacune d’elles se reconnaissant implicitement comme cantonnée dans une aire géographique, culturelle et ethnique donnée, parfois à son corps défendant. Les critiques vont généralement bon train pour dénoncer l’autre, oublier la poutre dans ses propres yeux pour montrer la brindille dans ceux de l’autre.

En cette période de suscitation, d’appel et de soutien aux candidatures, on s’attendait que ces questions centrales qu’ont alimentées notamment les recrutements dans notre fonction publique fassent partie des exigences minimum de nos formations politiques, comme la nécessité d’une politique de résorption des déséquilibres dans le développement économique et social du territoire national. On a plutôt eu droit aux louanges pour les actions de charité, comme si le rôle d’un Président et son efficacité résidaient dans sa fortune personnelle et dans sa propension à la distribuer gratuitement.

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Et pourtant, ces formations et les propagandistes des candidats savent parfaitement que là ne réside pas l’essentiel. Serait-il au dessus de leurs forces et intelligences que de leur demander de nous exposer les vues de leurs amis sur ces questions essentielles qui empoisonnent la vie du Bénin et de ses populations et rendent le pays vulnérable aux entreprises de déstabilisation ?

Appel leur est ici solennellement lancé pour aider à l’éveil de l’intelligence des citoyens et des électeurs. Aux futurs candidats de prendre les problèmes nationaux, dont celui de la cohésion du pays, au sérieux ; ils comprennent sans doute l’importance de ces questions pour qu’il soit nécessaire d’épiloguer dessus.   

C’est de manière patriotique que Convergence d’Actions pour l’Unité Nationale les invitent à saisir l’occasion qui leur est offerte d’officialiser leurs réflexions sur le sujet le 19 décembre 2015, lors de la manifestation qu’elle organise sur le thème :

RENCONTRE NATIONALE AUTOUR DE : Les textes fondamentaux de la République et l’Unité Nationale

A défaut des candidats, leurs cellules de communications pourront présenter les positions des candidats et participer aux débats, qui restent ouverts à tous les béninois intéressés, ou déposer une communication écrite pour éclairer les participants.

Nous avons besoin de savoir ces choses pour faire et prôner le bon choix.   

Mais le feront-ils ? La suite nous le dira.

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