Pourquoi les cheminots béninois se trompent de combat

Dans une dernière conférence de presse donnée le 8 décembre les travailleurs de l’Organisation Commune Bénin-Niger (Ocbn) se montrent inquiets par rapport à leurs carrières après la décision de justice ordonnant l’arrêt de tous les travaux par le Groupe Bolloré. Cette posture des travailleurs, très partiale, montrent bien qu’ils se trompent de combat dans leurs volontés de sauvegarder leur gagne-pain.

Il a suffi qu’après une grève, le groupe Bolloré Africa Logistics paye une vingtaine de mois d’arriérés de salaires aux travailleurs de l’Ocbn pour faire d’eux des défenseurs inconditionnels de sa cause. Dans une conférence de presse donnée le 08 décembre dernier en présence de certains responsables confédéraux, ils ont décidé d’apporter leur soutien au Chef de l’Etat qui, de passage dans la maison quelques jours auparavant, a décidé de ne pas laisser appliquer l’arrêt N° 11/Rc/2015 du 19 novembre 2015 par lequel la Cour d’appel de Cotonou a ordonné la cessation par Bolloré Africa Logistics, de tous les travaux entrepris sur le site de l’Ocbn à Cotonou sous astreinte de cent millions (100.000.000) de francs CFA par jour de résistance. Pour eux, cette décision est une menace pour la pérennisation de leur emploi. Mais en réalité, cette attitude n’est que le reflet de leur ignorance du contrat qui lie le groupe Petrolin aux Etats du Bénin et du Niger. En effet, au titre de l’appel d’offres international relatif à la réhabilitation, l’extension et l’exploitation du chemin de fer Cotonou-Parakou-Dosso-Niamey qu’il a remporté, le Groupe Petrolin a affiché sa volonté de reverser l’intégralité des arriérés de salaires due par le Bénin et le Niger aux membres du personnel de l’Ocbn au sein de la nouvelle entreprise envisagée pour prendre sa succession. Même l’arrivée de Bolloré comme partenaire stratégique n’a pas émoussé la volonté du groupe Petrolin de respecter ses engagements contenus dans son dossier d’offres.

Le bât blesse

Mais là où le bât blesse c’est que les Cheminots n’ont pas été suffisamment sensibilisés sur les contours de ce contrat. Cela semble avoir été fait à dessein. Puisque depuis cette adjudication, le Gouvernement devrait procéder à la signature de la convention avant que l’adjudicataire ne se lance dans la mise à exécution de tous ses engagements. Ce que le Gouvernement a trainé de nombreuses années sans faire. De surcroît, il faut remarquer que depuis l’arrivée du groupe Bolloré dans le projet, ce dernier s’est accaparé de tout, écartant systématiquement et avec la complicité de personnes haut placées le véritable adjudicataire à des fins de confiscation frauduleuse du projet. Dans ces conditions, il est évident que le reproche fait au promoteur béninois du  projet n’a aucune raison d’être. La résistance à l’autorité de la chose jugée est tout à fait inutile. Le plus intelligent pour les cheminots serait plutôt d’encourager l’Etat à respecter ses obligations et ses engagements afin que dans les meilleurs délais, tous puissent en toute légalité voir leur avenir reprendre des couleurs

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