Invité spécial au lancement du colloque international de l’Association béninoise de droit constitutionnel (Abdc), l’ancien Président du Bénin, Nicéphore D. Soglo qui n’était pas attendu à la tribune, a pris la parole pour faire des dénonciations et s’insurger contre ce qu’il appelle une tentative d’imposition de dirigeants à son pays.
Nicéphore Dieudonné Soglo, l’ancien président du Bénin s’insurge contre la Françafrique. Lundi, lors d’une conférence internationale tenue à Cotonou sur « La Constitution et les crises en Afrique » l’ancien chef d’Etat béninois de 1991 à 1996 s’en est pris à la France et au franco-béninois Lionel Zinsou, actuellement premier ministre du Bénin et candidat de l’alliance des Fcbe au pouvoir pour la succession de l’actuel président Boni Yayi en 2016.
« Ce qui se passe actuellement dans mon pays m’inquiète » a déclaré l’ancien président Soglo qui craint que la France impose au Bénin un président en 2016, comme dans le passé selon lui. « C’est Paris qui nous a imposé Kérékou. C’est la Françafrique qui nous a imposé Kérékou » a-t-il répété en référence au retour au pouvoir en 1996 du caméléon décédé il y a quelques semaines. Cela à l’en croire, s’est produit avec le génie de Foccart. « La doctrine Foccart, c’est quoi ? On estime qu’il est de leur ressort de faire et de défaire, d’imposer au peuple africain les princes qui les gouvernent. Le prince est adoubé par Paris » a-t-il dit. Cette doctrine demeurerait d’actualité. « Actuellement, il y a une grande publicité qui se fait sur Rfi et partout. Je dis si je suis vivant ça ne se passera pas comme ça ? » a-t-il tempêté devant le gratin d’invités de haut niveau. En langue fon, l’ancien Président de la République demande à l’assistance « Est-ce que ça se passera ? Ça va-t-il se passer ainsi ? » Avant de répondre encore « Moi si je suis là, c’est non ».
Corruption, arme de la France et des puissances occidentales
Nicéphore Soglo est décidé à livrer tous les secrets de coulisses. « Je suis venu ici pour dire les faits. On sait comment on tient les Chefs d’Etats. On les tient par la corruption » a lancé, tonitruant, le président qui a marqué le Bénin par ses cinq années de gouvernances appréciables et appréciées. Fustigeant Pierre Péan, brandissant un livre, « Il y a un bonhomme, dit-il, je vous conseille ce livre sur la corruption… Ce Pierre Péan, il a écrit ça, et a dit « l’argent noir » alors que c’est les Blancs qui corrompent les Noirs ». Selon le Président Soglo, « Plus que la peste hier et le Sida aujourd’hui, la corruption est devenue un facteur de sous-développement ». Il assure que ce fléau n’est pas une spécialité du Tiers-monde : « La corruption c’est l’arme secrète, essentielle pour gagner la guerre économique que se livrent les grands pays industrialisés en vue de conquérir les marchés de la pauvreté ». Le Président Soglo a également parlé de comment les Etats occidentaux vendent des armes pour déstabiliser les pouvoirs qui ne leur sont pas favorables. A propos de Lionel Zinsou il affirme l’avoir reçu et lui a demandé « Que vas-tu faire comme disait Molière, dans les fourberies de Scapin. Que vas-tu faire dans cette galère ? »
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