Bénin : Les Centrales syndicales dénoncent un «décret provocateur» et exigent son abrogation

Hier, lundi 14 mars 2016, les responsables syndicaux de la Csa-Bénin, de la Cgtb, de la Cosi-Bénin, étaient une nouvelle fois face à la presse. Au menu de cette nouvelle sortie médiatique, le récent décret relatif aux avantages des directeurs de cabinet, secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints.

Le décret n°2016-24 du 11 février 2016 portant régime indemnitaire applicable aux Directeurs de cabinet des ministères, aux Secrétaires généraux des ministères et leurs adjoints mis au grand jour, il y a quelques jours, n’a pas laissé indifférents les Secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales. Notamment les Secrétaires généraux Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin, Pascal Todjinou de la Cgtb, Noël Chadaré de la Cosi-Bénin, Christophe Houessionon de la Csub et Christophe Dovonon de la Cspib. Hier, lundi 14 mars 2016, à la faveur d’une conférence de presse à la Bourse du Travail, ces responsables syndicaux sont en effet montés au créneau pour dire tout le mal qu’ils pensent de cet acte administratif du chef de l’Etat.  

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Décret provocateur et préjudiciable

Face aux hommes des médias hier, Dieudonné Lokossou, Pascal Todjinou, Noël Chadaré, Christophe Dovonon et Christophe Houessionon n’ont pas caché leur indignation quant à cette décision du chef de l’Etat qui accorde des avantages aux DC, SG des ministères et leurs adjoints. Pour les responsables syndicaux, le décret 2016-024 du 11 février est de la pure provocation. En effet, selon les Sg Lokossou, Todjinou, Chadaré, Houessionon et Dovonon, ce décret voudra simplement dire que contrairement à ce que laisse croire le gouvernement aux travailleurs dont les « légitimes » revendications sont pour la plupart insatisfaites pour des raisons pécuniaires, il y a de l’argent dans les caisses de l’Etat.  « Chaque fois qu’on revendique, on nous oppose les mesures de convergence de l’Uemoa », a fait remarquer très révolté le Sg Lokossou qui demande où étaient passées ces mesures pour que ce décret budgétivore soit pris. Abondant dans le même sens, le Sg Chadaré a dénoncé une prédation des ressources de l’Etat par un régime finissant.  A l’analyse, « le chef de l’Etat fait la politique de la terre brûlée », a-t-il estimé très convaincu que le chef de l’Etat pour mettre en difficulté le prochain régime, veut laisser une ardoise financière à son successeur.

Rapport pur et simple

Lors de cette sortie médiatique, les responsables syndicaux ont également relevé dans le décret un certain nombre d’incohérences. « Il y a une certaine incohérence » dans l’acte administratif pris par le président de la République a souligné le Sg Todjinou qui conclut que le décret a été pris à la va-vite. C’est pour toutes ces raisons donc que  les secrétaires généraux de la Csa-Bénin, de la Cgtb, de la Cosi-Bénin, de la Cspib et de la Csub exigent l’abrogation pure et simple du décret. « Ce décret doit être purement et simplement abrogé », a réclamé le Sg Lokossou. « Si le chef de l’Etat ne le fait pas, alors il nous (les travailleurs Ndlr) aura sur son chemin », a menacé Pascal Todjinou qui invite les travailleurs notamment ceux dont les revendications peinent à être satisfaites à se tenir prêts.

Les secrétaires généraux de centrales et confédérations, précisons-le, ont indiqué que leur sortie médiatique d’hier était une première étape et que si l’acte administratif n’est pas retiré, d’autres actions suivront et ces dernières seront musclées

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