Bénin : Trois rendez-vous pour le nouveau départ

« Le nouveau départ ». C’est le projet de campagne du candidat Patrice Talon. Un projet en passe de devenir le programme de gouvernement du tout prochain locataire du Palais de la Marina. « Le nouveau départ ».

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Les Béninois sont appelés à l’écrire à l’encre de l’espérance sur la page blanche de leurs attentes. Mais trois escales sont à observer sur le chemin à prendre. Elles sont à tenir pour autant de passages obligés. Il faut régler les détails de la route. Il faut clarifier la vision et la partager. Il faut prendre des options qui engagent l’avenir, garantissent le succès de l’entreprise. Quelles sont donc ces escales ?

Le premier rendez-vous : la formation du premier gouvernement pour « le nouveau départ ». Le Président Patrice Talon en donne déjà une idée : un gouvernement restreint. Cela devrait nous éloigner de la bamboula gouvernementale, la pléthore des appelés se bousculant autour de la mangeoire nationale. Un gouvernement ramassé participe d’une vision intelligente et de bon sens. A adosser à une philosophie de gouvernance : conformer le train de vie de l’Etat aux modestes ressources d’un pays encore pauvre. Pour dire que le premier gouvernement pour « le nouveau départ » ne doit pas être un gouvernement de copains et de coquins, un gouvernement de remerciement. Il reste que certains gros calibres doivent y figurer. Ils seront les figures emblématiques et les garants de la « rupture » voulue par la majorité de notre peuple. Le genre doit être également pris en compte, dans l’esprit d’une saine parité hommes/femmes. Au total, la formation du premier gouvernement pour « le nouveau départ » sera le premier test grandeur nature à l’aune duquel sera apprécié le passage de l’idée à la chose, des promesses d’une campagne électorale aux actes fondateurs d’un quinquennat.   

Le second rendez-vous : le bilan des cent jours de gestion de notre pays par le Président Patrice Talon. Le chiffre cent n’a rien de symbolique ou d’impératif. Mais la presse anglo-saxonne à instaurer, en l’universalisant, la tradition d’une évaluation des gouvernements au bout des cent premiers jours. On estime que dans ce délai, un gouvernement n’a plus des dents de lait. Il a déjà pris ses marques. Il donne à apprécier ses fondamentaux en matière de gouvernance. Il commence à donner corps et forme à sa volonté de changement. Il a déjà jalonné le chemin parcouru d’orientations et d’options, telles des bornes-repères, dans les grands domaines de développement.  

Cet exercice n’est pas que de forme. Pour dire qu’elle ne participe pas d’une simple formalité. Elle a une charge participative certaine. C’est la raison pour laquelle elle doit impliquer et voir s’illustrer toutes les forces significatives de notre pays. De la presse nationale à la société civile, de nos instances de légitimation traditionnelles à la frange spécialisée de nos universitaires, de nos intellectuels, de nos chercheurs.  Au regard de quoi, l’évaluation des cent jours du gouvernement de Patrice Talon, c’est la manifestation symbolique d’une veille citoyenne responsable, une veille qui ne doit pas moins rester permanente.

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Le troisième rendez-vous : les assises nationales inclusives. Le Président Patrice Talon annonce de grandes et importantes réformes. C’est tout à son honneur. Sinon, la rupture pour laquelle se sont exprimés majoritairement les Béninois, le 20 mars 2 016, ne serait qu’un coup d’épée dans l’eau, une simple pétition de principe. La problématique des assises nationales est la suivante : un candidat est allé à la rencontre de son peuple avec ses idées articulées en un projet de société. Ce peuple valide ce projet dans un pacte d’adhésion et de soutien, lequel lui confère la force exécutoire d’un programme de gouvernement.

En d’autres mots, ce qui a germé dans le cerveau d’un seul est approuvé par le génie organisateur d’un cerveau collectif. Une approbation qui a valeur d’un contrat d’engagement, chacun   prenant sa part dans la mise en œuvre d’un programme commun. C’est à ce prix que nous bâtirons un nouveau consensus national sur l’essentiel et autour l’essentiel. A l’image de ce que nous fîmes au sortir de la conférence nationale des forces vives en 1990. C’est de cette manière que nous dessinerons l’architecture d’un Bénin nouveau. Exactement comme si nous appelions les filles et les fils d’un seul et même pays à unir leurs doigts pour boucher les trous de la jarre allégorique du roi Ghézo. Les projecteurs du passé peuvent encore éclairer notre présent et notre avenir communs

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