Questionnez, on vous répondra

Inédit paraît l’exercice : tenir et contenir le développement d’un pays dans un jeu de questions/réponses. Un peuple se préoccupe de son bien être. Un peuple s’interroge sur son mieux être. Au lieu de s’en remettre à autrui, il cherche et trouve en lui-même et par lui-même les réponses à ses interrogations. Comment apprécier une telle attitude ?

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Quand la vie d’une communauté humaine est prise dans un jeu de questions/ réponses, le tout orienté vers le meilleur, le développement répond, le développement est au rendez-vous. Ainsi, par les bonnes questions que nous nous posons et par les bonnes réponses que nous leur trouvons, nous convoquons notre propre développement. Nous cessons d’être des bénéficiaires périphériques de l’aide des autres. Nous nous élevons à la dignité et à la responsabilité des concepteurs, des inventeurs, des consommateurs de leur propre développement. Pour poursuivre l’exercice, voici six questions. Chacune est en attente d’une réponse. Pour le développement du Bénin.

Première question : le Bénin fait l’effort de se doter d’importantes infrastructures modernes. S’agissant des voies et routes, n’est plus qu’un souvenir le parcours du combattant qu’étaient les trajets Cotonou-Abomey-Calavi, Cotonou-Ouidah ou Pahou-Torri Bossito. Mais, ces nouvelles voies, aussi belles soient-elles, sont étroites. Elles n’aident pas assez à fluidifier le trafic. Vu l’évolution rapide du parc automobile, tout pousse à conclure que nous avons construit davantage pour aujourd’hui que pour demain. Que vaudront-elles ces voies dans cinq ou quinze ans ? Ce contre-exemple doit-t-il être répété ailleurs ?

Deuxième question : pour entrer à Porto-Novo et pour en sortir, on ne dispose que d’un seul pont. Un pont archi chargée, sous le fardeau d’une circulation hyperdense. On peut mathématiquement connaître la durée de vie de ce pont, en rapport avec la charge journalière à laquelle il est soumis. Si gouverner c’est prévoir, pourquoi n’engageons-nous pas, dès aujourd’hui, des actions idoines contre l’imprévision et l’imprévoyance ?

Troisième question : nos prisons sont pleines à craquer. Nous connaissons la population carcérale de notre pays. Une population obérée par un nombre important de prévenus en attente d’un jugement. Nous en connaissons le taux annuel de progression. Combien de maisons d’arrêt devons-nous construire sur les 30 prochaines années pour aider le Bénin à s’accorder avec certains principes des droits de l’homme ?

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Quatrième question : le port de Cotonou, réputé être le poumon de l’économie du Bénin, voit lui échapper des parts entières de marchés au profit du port de Lomé. Quels changements opérer, quel système d’efficacité mettre en place pour faire tenir au port de Cotonou une place plus honorable   parmi les autres ports de la côte ouest-africaine ?

Cinquième question : Porto-Novo est la capitale administrative et politique du Bénin. Depuis 1996, les différents gouvernements de la République tentent, vaille que vaille, de donner suite à cette disposition constitutionnelle. Mais nous faisons si peu pour que le verbe s’incarne, se fasse chair. Pourquoi ne pas rompre d’avec la politique du saupoudrage ou des actions au coup par coup et en trompe-l’œil ? Pourquoi ne pas dérouler les mutations jugées nécessaires pour faire de Porto-Novo une capitale digne de ce nom, en un plan spécial d’Etat de 25 ans par exemple ?

Sixième question : nous allons, criant à tue-tête, que Dieu, avec la vallée de l’Ouémé, nous a gratifiés de l’une des vallées   les plus riches au monde. Mettez en terre, dit-on, une canne, elle devient un arbre ! Les cris et les déclarations ne peuvent tenir lieu d’actions. Au lieu de continuer à bavarder à perdre haleine, pourquoi ne soumettons-nous pas cette vallée à l’expertise des spécialistes ? Seule une étude scientifique systématique nous en fera connaître les potentialités réelles. Aussi saurons-nous, enfin, au-delà des pétitions de principe, les initiatives à prendre pour tirer le meilleur profit de sa mise en valeur. Il nous faut, en effet, savoir les investissements à mobiliser, les retombées de tous ordres à espérer en termes d’emplois à créer ou de gains à engranger.

Un précepte biblique dit : « Frappez, on vous ouvrira ». Qui frappe à la porte, pose une question : « Puis-je entrer ? » La porte qui s’ouvre a valeur d’une réponse. Il en est de l’exhortation biblique que de l’engagement pour le développement. Frappez à la porte du développement et le développement s’offrira à vous

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