Invité de l’émission « Le grand rendez-vous » de la radio Soleil Fm ce dimanche 03 juillet 2016, le professeur Ibrahim Salami, avocat au barreau du Bénin, a commenté les dernières déclarations en date du chef de l’Etat sur l’option faite par le gouvernement dans la gestion de la crise à la fédération béninoise de football.
Le chef de l’Etat, Patrice Talon, a échangé lundi dernier avec les acteurs du monde judiciaire dont les avocats et magistrats. Objectif : mettre fin aux malentendus naissants entre le gouvernement de la rupture et ceux-ci, notamment dans l’affaire de non application de décision de justice dans la crise à la fédération béninoise de football.
Pour rappel, le tribunal de Porto-Novo a, dans une décision rendue jeudi 09 juin, interdit la tenue du congrès électif de la Fbf prévu pour le vendredi 10 juin. Mais le Comité de normalisation (Conor) et l’un des camps protagonistes ont bravé cette interdiction en tenant le congrès qui a débouché sur le retour d’Anjorin Moucharafou à la tête de la Fédération.
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Malgré la notification faite aux ministres des sports et de la sécurité, le gouvernement a laissé faire, devenant donc complice de la violation de décision de justice. Cette situation a sorti l’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) et certains observateurs de la vie publique de leur gond. Il était reproché à Patrice Talon et les siens d’avoir sacrifié une décision de justice sur l’autel du football. La tenue de l’Ag a, en effet, entraîné la levée de la suspension du Bénin par la Fifa, permettant du coup aux Ecureuils de se relancer dans la course à la Can Gabon 2017.
« On n’a pas été informé (de la décision de justice, Ndlr)», avait indiqué le président de la République face aux acteurs de la justice. D’ailleurs, selon sa lecture, même s’il devrait faire exécuter la décision du juge de Porto-Novo, le gouvernement n’avait pas à interdire la tenue du congrès électif. Il devrait plutôt apprécier la validité des décisions issues du congrès. « Mon bon sens peut être contraire aux convenances de la justice », avait conclu le chef de l’Etat. « Le président est dans le tort. Il est dans l’erreur en affirmant que le gouvernement ne devait pas empêcher la tenue du congrès», a commenté l’avocat et professeur agrégé au micro de nos confrères de Soleil fm.
Mieux, selon lui, le président Patrice Talon a fait économie de vérité lorsqu’il affirme que le gouvernement n’était pas informé de l’existence de la décision du tribunal de Porto-Novo. Puisque que l’Etat (par le biais des ministères de l’Intérieur et du Sport) a reçu notification du verdict du juge. Le ministre des Sports, Oswald Homeky l’avait d’ailleurs reconnu aux premières heures de la polémique.
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