La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) n’approuve pas la décision du ministre des Enseignements maternel et primaire relative au limogeage de 618 directeurs d’école (a lire ici) jugés « coupables d’insuffisance de travail et de contribution aux faibles résultats scolaires après les examens de fin d’année 2015-2016 ».
A la faveur d’un point de presse dans la matinée de ce lundi 26 septembre 2016 à la Bourse du travail à Cotonou, le Secrétaire général de la CSTB, Paul Essè Iko, a fermement condamné cette décision. Pour le Sg Paul Essè Iko, en effet, « le directeur d’école n’est pas responsable des mauvais résultats obtenus en fin d’année ». Les vraies causes de l’échec massif dans les écoles, à en croire le Secrétaire général de la CSTB, sont à rechercher dans l’état de ruine de l’école béninoise.
« Presque toutes les classes sont sans maîtres. Des écoles à 6 classes se retrouvent avec 2 ou 3 maîtres. Le programme qui ne permet ni de lire ni d’apprendre, ni de calculer, ni même de retenir, abêtit les enfants depuis plusieurs années et resté imposé aux directeurs d’écoles et aux enseignants. Les subventions pour faire fonctionner les classes n’arrivent jamais à temps et ne sont jamais payées totalement. », a fait observé le syndicaliste.
« L’enfant sans maître et qui a accumulé les lacunes depuis le CI peut-il être apte à réussir au CM2 après cinq ans de graves insuffisances en matière d’instruction ? Par quel miracle le directeur doit-il opérer la magie de faire réussir des enfants presque abrutis et incompétents ? », a interrogé Paul Essè Iko qui pense que les directeurs sont de simples boucs émissaires. En conséquence, la CSTB exige le rétablissement dans leurs fonctions des directeurs déchargés.
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