Débutée mercredi autour de 9 h, l’audition par le juge des libertés des inculpés du« Segub Gate » a pris fin ce jeudi matin à 7 h avec diverses fortunes pour les concernés.
Trois mandats de dépôt, une poursuite sans mandat, vingt contrôles judiciaires, quatre en instance. Le deuxième épisode du « Segubgate » est achevé, est-on tenté d’affirmer. Le Segub Gate, cette affaire de détournement de plusieurs milliards de fcfa de la filière des véhicules d’occasion, révélée après un audit de la gestion 2012-2016 par le gouvernement de la rupture. L’audit dont les grandes conclusions ont été rendues publiques fin juillet dernier, épingle une trentaine de personnalités, majoritairement proches de l’ancien régime. On y retrouve opérateurs économiques, anciens militaires, personnalités politiques et présumé conducteur de taxi moto, appelé « Zem ». Dans le lot, les responsables de la Société d’exploitation du guichet unique du Bénin (Segub), qui démentent les accusations, et une personnalité ayant mouillé le maillot pour le candidatTalon à la présidentielle de mars 2016. Durant toute cette semaine qui s’achève, en dehors de la première tournée septentrionale du président Talon, de la déclaration fracassante de Sébastien dans Le Monde Afrique, l’affaire Segub est l’autre dossier marquant de l’actualité nationale.
Mardi 15 novembre, vingt-huit personnes cités par l’audit ont été convoquées par la sous-direction des affaires économiques et financières, ex- Bef (Brigade économique et financière) pour être entendues. La justice entrait ainsi en scène dans cette affaire. Entre-temps, elle a été saisie par le gouvernement pour faire la lumière sur cette affaire aux fins d’engager des poursuites judiciaires. Après une nuit de garde à vue dans différentes unités de la police nationale, les personnes impliquées ont été présentées mercredi matin au procureur de la république près le tribunal de première instance de Cotonou. Les chefs d’accusation retenus contre elles sont détournement de fonds, enrichissement illicite, corruption, abus de fonction et complicité pour tous ces crimes.
Le dossier a été transmis au juge des libertés du cinquième cabinet d’instruction. A travers une audition marathon, ( 22 heures d’affilée), il a écouté tous les 28 inculpés. Selon nos sources judiciaires, une d’elles est poursuivie sans mandat. Ils ont été, pour la plupart, placés sous contrôle judiciaire, contre un cautionnement allant de 1 à 50 millions Fcfa. Leurs passeports ont été saisis. C’est le cas des responsables de Segub et de l’ancien maire de Sèmè-Podji, Mathias Gbèdan. Trois personnes ont été mises sous mandat de dépôt. Parmi elles, Robert Yèhouènou, le président du très célèbre Mouvement des zems pour un Bénin émergent (Mozeb). Association de conducteurs de taxi-moto, le Mozeb a longtemps servi de plateforme de propagande au régime Yayi, avant de le lâcher à la veille de la présidentielle de mars 2016 au profit du candidat Sébastien Ajavon. Quatre inculpés ont sollicité un délai de trois jours pour apporter des garanties de représentation. Toutes les personnes concernées sont interdites de se déplacer hors des communes d’Abomey-Calavi, Cotonou et Porto-Novo sans l’avis du juge des libertés. Pour la suite de l’instruction, elles sont tenues de se présenter à lui tous les derniers jours ouvrables du mois
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