Le courant Soufi a été au cœur des échanges du premier café rencontre de la nouvelle année académique à l’Institut universitaire du Bénin (Iub) du Professeur Albert Gandonou sis à Aidjèdo . Le thème de ce premier café rencontre, qui a réuni une trentaine de participants, (membres du Cpcm et invités) a été la présentation, par le pharmacien Dr LATOUNDJI Saliou, du courant islamique soufi.
Le soufisme ou « la « mystique musulmane » désigne le mouvement spécial appelé en Islam tasawwuf, et que l’on pourrait définir comme une méthode systématique d’union intime, expérimentale, avec Dieu. Dans le langage courant actuel, en un pays comme l’Egypte par exemple, le mot sufi (dérivé de tasawwuf, et qui exprime l’état correspondant) désigne une personne pieuse, idéaliste, détachée des biens et des honneurs. Etymologiquement, le mot est rapporté, à l’ordinaire, au terme suf (laine) dont certains soufis se revêtaient comme signe de leur détachement. » (G. C. Anawati et Louis Gardet, La mystique musulmane, Paris, J. Vrin, 1961, p. 13).
Le conférencier nous a fait comprendre que le véritable Islam n’est pas ce qu’en ont fait les islamistes. Le Djihad, par exemple, est avant tout une guerre spirituelle contre soi-même, contre son égo. En arabe, il y a un autre terme pour désigner la guerre telle que la proclament les islamistes. L’Islam est avant toute chose obéissance et soumission à Dieu. Pour lui, on peut être musulman sans être croyant parce que la foi, c’est dans les actes et non dans une simple profession.
Par ailleurs, Dr LATOUNDJI Saliou a expliqué aux participants que le Soufisme est une voie ésotérique, basée sur trois principes fondamentaux à savoir la sincérité, l’humilité et la fraternité. Le soufisme est une quête de Dieu et un engagement personnel pour retrouver l’éclat de la pureté originelle qui ramènerait l’homme vers Lui. Le conférencier a présenté les origines du soufisme et son évolution dans les temps. Il a montré qu’en tant que quête de Dieu, le soufisme a existé depuis la création, à travers les quêtes de tous ceux qui se sont mis à la véritable recherche de Dieu comme Abraham. Il s’agit d’un état dans lequel toute trace humaine, tout égo doit disparaître pour laisser transparaître Dieu. Dieu, en tant que Réalité Absolue (Haqqen arabe), est au-delà de nos perceptions, et nous devenons des idolâtres en L’adorant Tel que nous croyons qu’il est.
Le vrai croyant ou le soufi doit s’oublier et vouloir pour l’autre, ce qu’il veut pour lui-même. C’est pourquoi dans la tradition musulmane, après Dieu, c’est la famille, car c’est par excellence le lieu où se manifeste la miséricorde divine. Pour finir, le conférencier a fait remarquer que le soufisme n’est pas une voie unique et que chacun fait sa propre expérience tout en s’inspirant de celles des autres. Il a aussi donné l’exemple de quelques mystiques soufis comme l’Emir Abdel Kader et Cheick Amadou Bamba.
Les débats ont permis aux participants de montrer leur satisfaction de connaître un visage de l’Islam, autre que ce à quoi ils sont habitués. Ils découvrent aussi que le soufisme est une manière de vivre qu’on retrouve dans presque toutes les religions. Ce qui est la preuve que l’Homme est en une seule espèce, avec les mêmes préoccupations et aspirations
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