L’une des mesures phares du Conseil des ministres de ce mercredi 25 janvier 2017 est la décision gouvernementale de procéder à un recouvrement forcé des créances du Fonds national de promotion de l’entreprise et de l’entreprenariat des jeunes (Fneep) et le Fonds national de la microfinance (Fnm). La dette s’élève à plus de 20 milliards Fcfa.
Visiblement oubliés par le régime du Nouveau Départ, les débiteurs du Fonds national de promotion de l’entreprise et de l’entrepreneuriat des jeunes (Fnpeej) ainsi que ceux du Fonds national de microfinance (Fnm) qui n’ont aucune volonté de remboursement ont désormais du souci à se faire. Réuni en Conseil des ministres ce mercredi 25 janvier 2017, le gouvernement a pris la résolution de passer au recouvrement forcé de ces créances, estimées à plus de 20 milliards de Fcfa. Ces deux fonds ont été mis en place par l’ancienrégime comme des instruments de lutte contre la pauvreté et pour l’autonomisation des jeunes. Cependant, de par la mauvaise gestion, ces fonds, surtout le premier, n’ont pas vraiment produit les résultats escomptés. Selon le rappel fait par le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence, Pascal Koukapi , ce mercredi lors de son traditionnel point de presse post-Conseil, la vie du Fnpeej a été marquée par deux phases ; notamment l’approche directe de financement et stratégie du faire-faire.
Taux de recouvrement inquiétant
Durant la première phase à partir de 2009, 1.150 projets de jeunes et de Pme ont été financés pour un montant global de près de 6milliards Fcfa. Cependant, depuis lors, seulement un peu plus 377 millions ont été remboursés par les débiteurs, soit un taux de 6, 32%. Débutée en novembre 2014, la deuxième phase a permis le financement de 290 projets de jeunes et de Mpme, puis de 1099 micro entreprises de femmes dans le cadre du Crédit d’Appui à l’entreprenariat féminin. D’un montant global de plus d’un milliard au 30 septembre 2016, ces fonds ont décaissés par le biais des Systèmes financiers décentralisés (Sfd). « Pour cette phase aussi, la question du remboursement des créances se pose avec acuité. Le taux de remboursement n’atteint que 39,2% en août 2016, contre une norme de 95% », a indiqué le ministre Koupaki.
Au niveau du Fnm, la situation est quasi-identique. Après dix ans d’existence, le montant total des décaissements effectués par le Fnm est de 42,9 milliards. Ses créances au 30 septembre 2016 s’élèvent à 16, 3 milliards, soit un taux moyen de 38 %. « Les différentes interventions Fnmont révélé toute leur pertinence et leur utilité pour les populations cibles. Mais elles ont aussi enregistré des insuffisances voire des dérapages qui se sont soldés par plusieurs milliards de Fcfade crédits en souffrance », a déploré le ministre d’Etat.
Mauvaise gouvernance et politisation
Au Fnpeej tout comme au Fnm, cette situation de grosses créances est due à la gouvernance des fonds et leur politisation sous l’ancien régime. Du moins, selon l’analyse du gouvernement Talon. La gestion des deux fonds sous l’ère Yayi était caractérisée, avance-t-on, dans les milieux pro-Talon, par la mauvaise gouvernance, un laxisme dans l’octroi et le recouvrement des crédits, la politisation à outrance des structures qui ne privilégiaient que les militants avec à la clé l’inobservance de l’orthodoxie financière. « Certains dirigeants de SFD ont, par des pratiques peu orthodoxes, favorisé la perte de ressources financières importantes de l’Etat », a révélé le ministre Koupaki faisant allusion au cas spécifique du Fnm. Il a ajouté que le recouvrement forcé annoncé se fera sur une base légale. Concernant le Fnpeej, le gouvernement est aussi dans une logique de réorientation des interventions afin de garantir la sécurisation des ressources. La ministre du Travail et des affaires sociales mène une évaluation qui devrait déboucher sur la réforme du fonds
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