L’Ordre national des pharmaciens du Bénin (Onpb) dirigé par Dr Toukourou était devant les journalistes, jeudi 26 janvier, dans les locaux de ladite institution. Objectif, stopper la manipulation de l’opinion publique suite à la décision rendue par la Cour Suprême sur l’irrecevabilité de leur recours en annulation pour excès de pouvoir contre le Ministère de la santé/Etat béninois.
A l’étape actuelle de la crise qui secoue le secteur pharmaceutique du Bénin qui connaît deux ordres depuis plusieurs mois, nul ne peut conclure à la victoire d’un camp et à la défaite de l’autre. C’est ce qui découle des explications et interprétations juridiques de l’avocat conseil, Me Issiaka Moustafa, de l’Ordre national des Pharmaciens du Bénin (Onpb) ayant à sa tête Dr Toukourou. Au siège de l’institution à Akpakpa, jeudi 26 janvier, l’Onpb était devant les hommes des médias. Par ce canal, l’institution a tenu à éclairer la lanterne des journalistes et celle de la population béninoise sur l’interprétation distillée par l’autre camp sur les réseaux sociaux et dans la presse au sujet de la décision rendue le 19 janvier 2017 par la Cour Suprême.
Pour rappel, le 19 janvier dernier, la section de la chambre administrative de la Cour Suprême composée de trois membres dont Mme Baley Huguette, M.Codo Remy et Mme Loko Régina, a jugé irrecevable, sans l’avoir examiné dans le fond, le recours en annulation pour excès de pouvoir contre le Ministère de la Santé/ l’Etat Béninois introduit par l’Onpb de Dr Toukourou. Ainsi, contrairement à l’interprétation qui se fait de cette décision dans les médias, « le contentieux reste entier », clarifie Me Issiaka. Il rassure d’ailleurs que c’est maintenant que la bataille commence. Car selon lui, le recours principal, le premier de la série d’une dizaine introduites contre le conseil des ministres du 30 octobre 2013 à l’origine de la crise qui secoue le secteur, demeure sans issue et ceci, sans citer les sept autres restants. Cette position de l’avocat Conseil de l’Onpb est confirmée par le pharmacien Dr Falilou Adébo qui est revenu sur l’origine de la crise. A en croire ses dires, l’Onpb est juste victime de sa volonté de coller aux textes qui régissent l’organisation de leur profession : une volonté qui met fin à l’impunité dans le secteur pharmaceutique et sonne le début de l’assainissement au profit de la population.
Les regards toujours tournés vers la Cour Suprême
En bon légaliste, l’Onpb de Dr Toukourou prend acte de la décision de la Cour Suprême, selon Dr Arthur Gonçalves d’après qui l’opinion publique doit rester vigilante pour éviter d’être manipulée. Par ailleurs, face à la recrudescence du trafic illicite et de la vente des faux médicaments au Bénin devenu deuxième plateforme tournante de ce commerce meurtrier derrière le Nigéria dans les derniers classements en Afrique de l’Ouest, la Présidente de l’Onpb, Dr Toukourou Moutiatou exhorte la Cour Suprême à dire le droit : « C’est à la Cour Suprême seule de mettre fin à ce désordre en dictant le droit ». Car d’après elle, l’enjeu dépasse les problèmes de personne. « Il s’agit ici de l’organisation de toute une corporation et de la vie de toute une population », fait-elle remarquer. Voilà qui fait remettre les pendules à l’heure et fait tourner tous les regards vers la Cour Suprême à nouveau
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