Bénin: Vente du «kpayô», entre les habitations précaires et les ‘’vons’’

L’opération de libération des espaces publics dans les grandes villes du pays, entrée dans sa phase active à Cotonou, capitale économique du Bénin, depuis le 4 janvier dernier, se poursuit. 

Mais cela, ne se passe pas sans conséquences, notamment sur la vente de l’essence de contrebande, qui passe des rues aux ‘’vons’’ et habitations précaires. Après plusieurs décennies dans les rues, le commerce d’essence de contrebande communément appelée «kpayô », a fini par quitter les abords des voies principales de la ville de Cotonou. L’opération de libération de l’espace public lancée en juillet 2016, et qui depuis le 4 janvier dernier est entrée dans sa phase active à Cotonou, a amené les vendeuses et vendeurs de « kpayô» à liberer les principales artères de la ville capitale économique du Bénin.

Les quelques personnes qui ont résisté au début de l’opération de libération de l’espace public, ont été mâtées lors des descentes musclées du Préfet du département du Littoral, Modeste Toboula. A chaque fois, plusieurs étalages ont été détruits à coups de godasses et de matraques, et plusieurs bidons du produit « prohibé » ont été emportés par les forces de l’ordre.

Entre habitations précaires et ‘’vons’’

Ainsi, contraints de quitter leurs lieux de vente initiaux, certains vendeurs de ce produit importé du Nigeria voisin, et frauduleusement déversé sur le territoire national, se sont réinstallés dans des habitations précaires, comme constaté au quartier Gbèdégbé, dans le 13ème arrondissement de Cotonou, chez des vendeurs qui ont requis l’anonymat. Le premier, un homme de la quarantaine, contraint de débarrasser le trottoir, a installé son étalage de bouteilles et bidons remplis d’essence de contrebande sous l’ombre de parasols, à l’entrée d’une parcelle inoccupée, aux abords de la voie qui mène du Collège d’enseignement général de Houéyiho.

La trentaine, le second vendeur est une femme installée à quelques encablures du site de vente du premier, dans une boutique, entre plusieurs commerçants dont les terrasses ont été cassées par l’opération de libération des espaces publics.

Quelle est l’influence de cette opération sur la rentabilité d’un commerce qui, jusque-là, résista aux assauts des régimes Mathieu Kérékou et Boni Yayi ? « Lé mi mon gbon ôh » (comme vous l’avez vu), nous a sèchement répondu la dame en langue locale fon. Elle a ensuite refusé de répondre aux interrogations, notamment en ce qui  concerne le danger que représente la vente du « kpayô » dans cet espace situé entre des habitations.   

Contrairement à ces deux contrebandiers, la majeure partie des autres vendeurs de Cotonou, s’est installée dans des ‘’vons’’.  Les béninois préfèrent toujours s’approvisionner dans l’informel qu’à la pompe.

« J’achète du carburant aux bords des voies car c’est moins cher qu’à la station », nous a confié Jacques, un motocycliste.

Le prix du litre d’essence à la pompe est aujourd’hui de 500 FCFA alors que le prix du « kpayô » varie entre 250 FCFA et  375 FCFA

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