Que va-t-il se passer ce jour, à l’heure de la prière du vendredi, devant la mosquée de Cadjèhoun et autres lieux de culte musulman où les voies publiques sont provisoirement occupées? Bien malin qui peut le dire.
En effet, la décision du gouvernement d’interdire les manifestations et pratiques religieuses sur les voies publiques, a suscité une levée de bouclier des icônes de la communauté musulmane du Bénin, qui ont dénoncé, un à un, cette décision attentatoire à leur liberté de religion. Pour beaucoup, ce n’est ni plus ni moins, qu’une volonté du gouvernement d’interdire la pratique de l’islam. Ayant compris que la mise en application de cette décision pourrait engendrer des troubles à l’ordre public, le gouvernement a décidé de dialoguer avec les responsables de la communauté musulmane.
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Depuis lors, on a vu plusieurs ministres du gouvernement tenter de convaincre les musulmans de respecter la décision. Mais malgré ces nombreuses tentatives de négociation, ces derniers ne changent pas d’avis. On a comme l’impression d’assister à un dialogue de sourds. Le ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané, musulman, a essayé de jouer la médiation, mais sans aucun résultat probant (a lire ici). Alors, on se demande bien quelle sera l’attitude du gouvernement. Fermeté et déploiement des forces de sécurité publique sur les lieux ? Les musulmans respecteront-ils encore la volonté du gouvernement en allant accomplir leur devoir ailleurs? Autant d’interrogations qui suscitent de grandes inquiétudes. On ne saurait dire ce qui va passer surtout avec un préfet belliqueux et fougueux qui ne semble reculer devant rien