Bénin: Une probable délocalisation de la Cour Constitutionnelle à Porto-Novo suscite des remous

Des rumeurs persistantes font état de ce que la ville capitale risque de perdre dans les jours à venir, la construction du nouveau siège de la Cour Constitutionnelle.

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De sources proches de cette institution, une initiative aurait été prise par la Direction Générale de l’Habitat et de la Construction du Ministère en charge du cadre de vie, sur demande de l’ancien président de la Cour Constitutionnelle du régime défunt, en vue de délocaliser le siège de la Cour Constitutionnelle à Cotonou. Une situation qui suscite depuis peu, des grincements de dents dans le rang des sages, notables et personnalités de Porto-Novo. Or, il a été décidé à la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation de Février 1990, de transférer progressivement les sièges des institutions à Porto-Novo.

Aussi, à l’avènement du régime de feu Général Mathieu Kérékou en 1996, le gouvernement avait pris la décision politique de transférer le siège des institutions vers la capitale Porto-Novo, notamment la Cour Suprême, la Haute Cour de Justice (déjà effectifs), la HAAC (Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication), le Conseil Economique et Social (CES), la Grande Chancellerie de l’Ordre National et la Cour Constitutionnelle. Dans ce cadre, il a été retenu par l’Agence Nationale pour la Réhabilitation de la ville de Porto-Novo (ARPN), autrefois dénommée Direction du Programme Spécial de Réhabilitation de la ville de Porto-Novo (PSRPN), un plan d’aménagement de la Berge ouest et de la zone administrative coloniale de Porto-Novo (Bozac).

Il a également été retenu d’ériger le siège de ces différentes institutions sur le domaine de la Bozac, dont la Cour Constitutionnelle. Il faut dire que le projet de construction du siège de la Cour Constitutionnelle à Porto-Novo, a été initié en 2003. Aussi, apprend-on que les études architecturales et techniques ont été déjà réalisées suite à un appel d’offres. Pourquoi voudrait-on alors manigancer pour délocaliser la construction du siège de cette institution vers Cotonou ? Pourquoi veut-on induire en erreur l’actuel ministre du cadre de vie ? Tout porte à croire qu’il y a des mains invisibles qui ne souhaitent pas que ce projet se concrétise. Le gouvernement du nouveau départ, et son chef Patrice Talon, doivent faire la lumière sur ce dossier, afin de rendre à la ville capitale ses attributs.

Les parlementaires s’en préoccupent…

Ce dossier préoccupe également les honorables députés de la 7è législature qui, ont même déjà interpellé le gouvernement, afin de voir clair dans la gestion de ce dossier. On apprend de sources proches de l’Assemblée nationale, que la députée Yibatou Sani Glèlè Melvina, a déposé le 16 décembre 2016 dernier sur la table du président de l’Assemblée nationale, une question orale avec débat adressée au gouvernement. Cette question est relative à la construction du siège de la Cour Constitutionnelle à Porto-Novo. L’auteure de la question demande également des comptes au gouvernement, par rapport à la reprise et la finition des travaux de construction du siège de la Haute Autorité de l’Audiovisuelle et de la Communication (HAAC), sans oublier le transfert des autres institutions de la République à Porto-Novo.

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Autrement dit, il faudra sauver à temps les meubles, pour ne pas assister à un carnage similaire à celui qui a été observé dans le cadre de la construction du siège de l’Assemblée nationale. Le président de la République, Patrice Talon, doit prendre ce dossier à bras le corps, afin que des indélicats tapis dans l’ombre, ne fassent pas échec à sa vision de développer la ville capitale, à travers le transfert progressif des institutions de la République et même de certains ministères à Porto-Novo. Il en a déjà donné la preuve avec la délocalisation du ministère de la justice dans la ville capitale

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